Le chercheur algérien en Génie nucléaire, Amar Mansouri, a plaidé, mercredi à Alger, pour la révision de la Loi Morin de 2010 relative à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, notamment en établissant la présomption de lien entre les pathologies des maladies radio induites et la présence de la victime sur le site des essais. Réviser de la Loi Morin, adoptée en France en 2010, en établissant la présomption de lien entre les pathologies des maladies radio induites et la présence de la victime sur les sites des essais nucléaires, est "une nécessité", a indiqué M. Mansouri lors d'une rencontre sur les essais nucléaires, organisé par le journal "Ech-Chaâb". Il a relevé que "la principale" préoccupation de toutes les associations des victimes des essais nucléaires français, algériennes, polynésiennes et françaises, demeure aujourd'hui la réforme de la loi "discriminatoire" et "incomplète" du 5 janvier 2010, dite loi Morin. Cette réforme doit mettre en exergue les principes admis par les victimes et par la communauté internationale, notamment, l'application "stricte" du principe de présomption de lien entre les pathologies radio induites et la présence de la victime sur les sites des essais nucléaires ou dans une aire géographique délimitée par les retombées radioactives reconnues des essais aériens et des accidents nucléaires, a-t-il expliqué. "Pour qu'il y ait indemnisation, il faut qu'il y ait un lien scientifiquement établi entre les essais nucléaires et les maladies déclarées. Le lien de causalité qu'il y a entre certaines maladies et le fait d'avoir été présent dans une zone d'essais nucléaires n'est pas facile à démontrer avec l'absence de dossiers médicaux", a-t-il dit. Le chercheur a noté que des études radio-biologiques permettant de reconstituer, même 40 ou 50 ans après, la dose de radioactivité initialement reçue, existent et peuvent être réalisées. Malheureusement, le décret d'application de la Loi Morin réintroduit le discours sur "l'innocuité" des essais nucléaires français, autre version des "essais propres". Par ailleurs, M. Mansouri a indiqué que "plus de 200 dossiers d'indemnisation les victimes algériennes des essais nucléaires français (1960-1967), ont été déposés au niveau du service des anciens combattants, à Alger, dont 32 ont déjà été étudiés et rejetés par la commission d'indemnisation des victimes nucléaire française (CIVEN). Le motif avancé pour le rejet des 32 dossiers est que "les pathologies déclarées n'entrent pas dans le cadre de la Loi Morin de 2010". M. Mansouri a souligné qu'aujourd'hui des habitants de la localité de Reggane souffrent de multiples pathologies radio induites.