Les pays riches et émergents du G20, présents vendredi à Moscou, ont tenté de trouver une solution à la ‘‘stagnation'‘ de l'économie mondiale, plombée par la zone euro, dans l'espoir d'écarter la menace d'une ‘‘guerre des monnaies'‘ ravivée par le Japon. Le ‘‘principal défi'‘ du G20 est de sortir ‘‘l'économie mondiale de la stagnation et de l'incertitude pour la mettre sur une trajectoire ferme de croissance'‘, a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, à l'ouverture, au Kremlin, d'une réunion de deux jours des ministres des Finances des principaux pays riches et émergents. Pour la première fois depuis longtemps, les craintes d'un éclatement ravageur de l'euro ne sont pas au cœur de la réunion. Mais les statistiques publiées à la veille de la rencontre n'étaient pas réconfortantes pour l'Europe : la récession a été plus grave que prévu 2012 en zone euro. Et ‘‘l'économie ne va redémarrer que lentement au cours de cette année'‘, a prévenu à Moscou le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn. Or, il s'agit du principal frein à la reprise mondiale. La Russie a fait de la quête de nouvelles ‘‘sources de croissance'‘ une priorité de sa présidence du G20, qui sera sanctionnée par la tenue en septembre prochain d'un sommet à Saint-Pétersbourg. Alors que les excès de rigueur budgétaire commencent à être pointés du doigt pour leur effet néfaste sur l'activité, la Russie compte assouplir les objectifs fixés en 2010 à Toronto, lorsque les pays riches du G20 s'étaient engagés à réduire d'au moins moitié leurs déficits à l'horizon 2013. ‘‘Nous devons adopter des objectifs réalistes et atteignables'‘, a déclaré vendredi le ministre russe des Finances Anton Silouanov. L'échéance pourrait être repoussée à 2016, a-t-il suggéré, constatant que plusieurs pays ne seront pas au rendez-vous cette année. La Commission européenne vient, d'autre part, d'accepter d'envisager des délais pour la réduction des déficits. Reste à savoir si l'Allemagne, encore plus orthodoxe, acceptera un relâchement de l'austérité. Certains pays européens, s'inquiètent, en outre, de la vigueur de l'euro, qui handicape leurs exportations. En cause, les politiques monétaires des Etats-Unis et du Japon, qui soutiennent leur économie, avec pour effet de déprécier leurs devises. ‘‘Nous ne voulons pas d'intervention des Etats sur les taux de change'‘, a affirmé le ministre allemand des Finances Wolfgang Schâuble. Les craintes d'une ‘‘guerre des monnaies'‘ provoquée par un enchaînement de dévaluations compétitives menées par des pays en quête de croissance ont été ravivées par la décision de la banque centrale du Japon de céder aux pressions du gouvernement pour soutenir l'économie en créant de la monnaie, une politique courante aux Etats-Unis mais que s'interdit la Banque centrale européenne (BCE). ‘‘Dans le communiqué final, les ministres des Finances vont se prononcer pour que les taux de changes restent déterminés par le marché'‘, a assuré Anton Silouanov.