Une forte croissance économique, des exportations dynamiques et une économie diversifiée sont les conditions pour que l'Algérie figure parmi les pays émergents, a indiqué dimanche à Alger l'économiste et ancien ministre, Abdellatif Benachenhou. Intervenant lors du forum d'El Moudjahid, M. Benachenhou a estimé que ''pour rejoindre le peloton des pays émergents, les conditions (pour l'Algérie) sont nombreuses, entre autres une croissance importante, une économie diversifiée et une exportation dynamique dans le monde''. ''L'Algérie n'est pas un pays émergent, mais pour qu'elle le soit, elle doit investir dans la production'', a-t-il affirmé lors d'une conférence portant sur ''le rôle et la place des pays émergents : le cas algérien''. Soulignant l'importance de la stabilité politique et économique des pays émergents, il a expliqué que ces pays ont bâti leur croissance sur les secteurs de la technologie, la formation des ressources humaines, des secteurs où l'Algérie dispose de ''grands potentiels'', selon lui. Les ''pays émergents'' sont des pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connaissent une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques convergent vers ceux des pays développés. M. Benachenhou a affirmé dans ce sens que l'Algérie peut mettre un terme à sa dépendance au secteur des hydrocarbures en investissant dans des secteurs productifs comme l'agriculture, les travaux publics et les TIC, dont la téléphonie mobile. ''Pour s'affranchir de la dépendance au secteur des hydrocarbures, il faut s'atteler à la reconquête du marché intérieur à travers l'investissement productif dans le domaine de la production agricole, et agroalimentaire, le transport maritime, les travaux publics et les technologies de l'information et de la communication'', a-t-il poursuivi. L'ancien ministre, qui est longuement revenu sur la situation de l'économie algérienne ces 20 dernières années, a relevé que celle-ci souffre encore d'un manque d'investissements notamment dans le secteur public, en raison, selon lui, ''de la faiblesse des marges bénéficiaires''. M. Benachenhou a enfin plaidé pour une ''réindustrialisation'' de l'économie algérienne, précisant que cela passera par l'amélioration de la gouvernance du secteur public, et un ''vrai contrat de croissance'' entre l'Etat et les opérateurs privés, insistant sur ''l'importance d'être crédible vis-à-vis des partenaires'' étrangers.