Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé lundi de prolonger pour trois mois le régime de sanctions contre la Syrie et de fournir un soutien plus important pour protéger les civils, selon des médias. Le paquet de sanctions, prolongé jusqu'à la fin du mois de mai, a été amendé afin de "fournir un soutien non létal plus important et une assistance technique pour la protection des civils", selon les conclusions de la réunion, durant laquelle les ministres ont discuté de l'opportunité d'une levée de l'embargo sur les armes à destination des insurgés syriens. Devant l'horreur des violences qui ont fauché la vie à 70.000 personnes et poussé à l'exode des centaines de milliers de réfugiés, Mme Carla del Ponte, membre de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les violences en Syrie, a affirmé à Genève qu'il était temps de "mettre en route la justice" internationale à propos des crimes de guerre. "Nous suggérons la Cour pénale internationale", a-t-elle dit en présentant un nouveau rapport de la commission qui dénonce l'escalade des crimes de guerre commis aussi bien par le régime que les rebelles. Selon elle, "il est incroyable que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait pris aucune décision" depuis deux ans. L'ex-procureur a rappelé que la commission avait dressé une liste, gardée secrète, des responsables de crimes de guerre en Syrie. Selon le nouveau rapport de la Commission d'enquête, créée en 2011 et qui n'a jamais pu se rendre en Syrie, le conflit "réduit également à néant toute la structure sociale complexe du pays", "met en danger les générations futures et menace la paix et la sécurité dans toute la région".