Un rassemblement de militants des droits de l'homme et de partis politiques est prévu le 27 février à Paris pour exiger la libération des 24 Sahraouis condamnés récemment à de lourdes peines par un tribunal militaire marocain et demander aux autorités françaises de condamner le procès "inique" dont ils ont fait l'objet. Cette action, à l'appel du Collectif Sortir du Colonialisme, intervient pour faire "rappeler à la France officielle ses engagements en matière de défense des droits de l'homme", a indiqué le président du Collectif, jeudi à l'APS. "A sa prise de fonctions, le ministre des Affaires étrangères avait rappelé un engagement moral de la France, celui du respect des droits de l'homme et de la démocratie, alors qu'un silence complice est affiché lorsqu'il s'agit du droit des peuple à la liberté celui du peuple sahraoui", a indiqué Henri Pouillot. Il a annoncé à cet effet que le collectif Sortir du Colonialisme, qui regroupe des associations, syndicats et partis politiques engagés dans la lutte contre le colonialisme et le racisme, a sollicité une audience pour le 27 février prochain au ministère des Affaires étrangères, à l'occasion du 37ème anniversaire de la création de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique). "Le verdict de ce procès justifie d'autant plus que la délégation soit reçue au Quai d'Orsay avec l'espoir que les propos du ministre, dans une interview au journal Le Monde du 30 mai 2012, où il avait déclaré que +le gouvernement croit à des principes comme le respect des droits de l'Homme, la démocratie...+ soient confirmés par une déclaration condamnant sans appel cette sentence inique", a ajouté le Collectif. Le rassemblement, prévu à l'Esplanade des Invalides, intervient au bon milieu de la 8eme édition de la semaine anticoloniale et antiraciste que le Collectif Sortir du Colonialisme organise du 15 février au 2 mars à Paris, une action lancée dans le sillage du mouvement de protestation contre la loi du 23 février 205 glorifiant les "bienfaits" du colonialisme. Le tribunal militaire de Rabat avait condamné, dimanche dernier, neuf prévenus sahraouis à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans, deux à 20 ans d'emprisonnement et deux autres prévenus à la peine correspondant à la durée de la détention préventive qui a duré 27 mois. Les mis en cause avaient été incarcérés depuis les évènements du camp de Gdeim Izik, proche de Laayoune dans le Sahara occidental occupé, où ils avaient participé, en novembre 2010, à l'organisation d'un camp de protestation pacifique.