Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a appelé dimanche ses homologues dans le monde à adopter des "mesures concrètes" au niveau des Nations Unies pour annuler les lourdes peines prononcées à l'encontre des 24 Sahraouis du camp de Gdeim Izik et la libération des détenus politiques et des militants sahraouis. Le chef de la diplomatie sahraouie a rappelé les peines "injustes" prononcées par le tribunal militaire contre la dignité humaine au vu et au su du monde, indique lundi l'agence de presse sahraouie (SPS), citant M. Ould Salek. Le Tribunal militaire de Rabat a condamné les 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik à des peines allant de 20 ans de prison à la réclusion à perpétuité. M. Ould Salek a appelé à cette occasion à mettre fin aux "violations graves et systématiques" par les autorités coloniales contre les Sahraouis dans les territoires occupés et les villes du sud du Maroc et contre les étudiants sahraouis dans les campus universitaires marocains. Il a réitéré l'appel du Front Polisario à élargir les prérogatives de la mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour couvrir notamment le contrôle et la défense des droits de l'Homme dans le Sahara Occidental. M. Ould Salek a par ailleurs rappelé que le gouvernement sahraoui et la direction du front Polisario collaboraient "étroitement" et en "toute confiance" avec l'ONU pour parvenir à une solution juste au conflit conformément aux décisions des Nations Unies. "Il est inconcevable que la Minurso reste parmi les autres missions Nations Unies, la seule mission dont les prérogatives ne sont pas élargies à la surveillance et la défense des droits de l'Homme dans le Sahara Occidental", a-t-il soutenu. Il a affirmé que la solution passe par l'autodétermination du peuple sahraoui conformément à la légalité internationale et aux décisions des Nations Unies, notamment le plan de règlement, approuvé par les deux parties (le Front Polisario et le gouvernement marocain) et adopté par les Nations Unies et le Conseil de sécurité. Le chef de la diplomatie sahraouie a enfin rappelé à ses homologues dans le monde que la question du Sahara Occidental "relève des Nations Unies dans le cadre du processus de décolonisation à travers la Minurso", ajoutant que "le statut de force occupante du Maroc ne l'habilite pas, conformément à la légalité internationale et aux décisions des Nations Unies, à juger des Sahraouis devant un tribunal militaire".