Le directeur de la Caisse marocaine des retraites (CMR), Mohamed el Alaoui Abdellaoui, a indiqué mardi que le coût financier du retard dans la mise en place de la réforme du régime des retraites au Maroc est évalué à près de 20 milliards de dirhams (environ 1,8 Mds d'euros), pour chaque année au-delà de 2012. "Plus on tarde dans la prise de décision, plus les mesures à prendre deviennent compliquées et accentuent la charge à répartir sur les trois paramètres de la réforme de retraite (âge de la retraite, prestation de la retraite et taux de cotisation)", a souligné Mohamed el Alaoui Abdellaoui dans la presse, précisant que la finalité est de "retarder l'apparition des déficits dans un horizon d'au moins dix ans". Il a ajouté que "vu l'ampleur des déficits, agir sur un seul ou deux paramètres s'avère insuffisant pour équilibrer la situation financière du régime", affirmant qu'en cas de statu quo et en l'absence de réforme, le régime puisera dès 2014-2015 dans les produits générés par ses réserves et les épuiserait en 2021. Le Chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane avait évoqué fin janvier dernier l'idée d'une réforme du régime des retraites préconisant notamment une prolongation de l'âge de mise à la retraite des fonctionnaires affiliés à la CMR, déficitaire depuis la fin 2012. La CMR serait dans l'incapacité de payer les pensions de ses retraités à partir de 2021 si aucune mesure n'est prise d'ici là, avait-il déclaré. Plusieurs syndicats de la fonction publique notamment l'Union syndicale des fonctionnaires (USF), affiliée à l'Union marocaine du travail (UMT), ont rejeté l'idée d'une prolongation de l'âge de mise à la retraite à 62 ans à titre obligatoire et à 65 ans à titre facultatif, appelant à "faire face aux menaces contre les acquis des travailleurs".