Le président tchadien Idriss Deby Itno a appelé mercredi la force ouest-africaine à accélérer son déploiement dans le nord du Mali pour combattre aux côtés des soldats français et tchadiens les groupes terroristes. "L'heure n'est plus aux discours (...) mais plutôt à l'action", "l'ennemi n'attend pas", a-t-il déclaré à l'ouverture de la 42e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) à Yamoussoukro (Côte d'Ivoire). "Nous appelons l'état-major de la Cédéao à plus de célérité en accélérant l'envoi des troupes dans la zone libérée", a-t-il ajouté. 1.800 soldats tchadiens, ne faisant pas partie de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), sont en première ligne aux côtés du contingent français. Le Tchad a déjà payé le prix fort. Des combats vendredi ont fait 116 morts, selon l'état-major tchadien : 23 dans les rangs tchadiens et 93 dans le camp des groupes armés. Les chefs d'Etat de la Cédéao (15 pays) se réunissent dans la capitale politique ivoirienne pour tenter d'accélérer le déploiement de la force africaine, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) où leurs troupes doivent à terme prendre le relais de l'armée française face aux groupes terroristes qui multiplient les actions de guérilla. Cette réunion se tient au lendemain d'un nouvel attentat-suicide qui a fait plusieurs morts à Kidal, extrême nord-est du Mali, où sont présents soldats français et tchadiens. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébine et africaines, Abdelkader Messahel, représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de la conférence qui se poursuivra jeudi. Cette conférence au sommet, à laquelle l'Algérie est invitée en qualité de pays voisin du Mali, examinera la situation qui prévaut dans ce pays à la lumière du mémorandum de la commission de la CEDEAO sur le Mali ainsi que les rapports du médiateur et du conseil de médiation de cette organisation régionale.