Les dirigeants ouest-africains se retrouvent mercredi à Yamoussoukro pour évoquer la guerre au Mali, où leurs troupes doivent à terme prendre le relais de l'armée française face aux groupes jihadistes qui multiplient les actions de guérilla. Cette réunion se tient au lendemain d'un nouvel attentat-suicide qui a fait plusieurs morts à Kidal, ville de l'extrême nord-est du Mali où sont présents soldats français et tchadiens, une attaque qui rappelle combien la situation reste délicate sur le terrain. Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) se réunissent dans la capitale politique ivoirienne pour tenter d'accélérer le déploiement de la force africaine, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Si officiellement plus de 5.000 soldats africains sont au total déployés au Mali, ce sont surtout les 1.800 Tchadiens, qui ne font pas partie de la Misma mais se coordonnent avec elle, qui sont en première ligne aux côtés des Français. Le Tchad a d'ailleurs déjà payé le prix fort. Des combats vendredi ont fait 116 morts, selon l'état-major tchadien: 23 dans les rangs tchadiens et 93 dans le camp des islamistes armés. Ces affrontements ont eu lieu dans le massif des Ifoghas (extrême nord-est, près de la frontière algérienne), zone où se sont repliés une bonne patie des islamistes puissamment armés liés à Al-Qaïda et sur laquelle se concentrent les frappes françaises. Face à la "guerre asymétrique" menée par les islamistes armés, la Côte d'Ivoire, qui préside la Cédéao, a lancé lundi un appel pressant à des financements supplémentaires.