Le président de la République a ضdressé un message aux participants à Tébessa, au séminaire national sur "L'évolution de l'Armée de libération nationale (ALN) durant la Révolution du 1er novembre 1954" à l'occasion de la célébration du 51e anniversaire de la fête de la Victoire lu, en son nom, par le conseiller à la présidence de la République, M. Mohamed Ali Boughazi. En voici la traduction APS : "Mesdames, Messieurs, C'est avec déférence et humilité que nous nous remémorons au moment où nous célébrons le cinquante et unième anniversaire de l'annonce du cessez-le-feu et de la victoire éclatante, cette génération de femmes et d'hommes braves et vaillants, la glorieuse génération de novembre. Si ce n'est cette génération dont le cœur débordait de foi et de conviction inébranlable, de loyauté infaillible, de détermination ferme et d'unité impénétrable, le jour du 19 mars n'aurait jamais répandu son éclat. Aujourd'hui, il est donc de notre devoir de laisser parler notre grande émotion pour dire toute notre gratitude à tous ceux qui ont combattu, corps et âme, malgré les rudes épreuves, jusqu'à débarrasser la patrie et les hommes de ce colonialisme abject et sauver les enfants de leur Nation d'un enfer fait d'une oppression horrible, de tortures insoutenables et de souffrances atroces. C'est là une occasion non pas seulement pour se rappeler les souvenirs du passé et renouer avec notre histoire et lutte mais pour procéder à une autoévaluation et une consolidation des liens d'appartenance, de réflexion et de considération. Le 19 mars 1962 était une halte charnière dans l'histoire de l'Algérie. Il renferme en soi, un sens profond et un patrimoine précieux de leçons et enseignements dont devra inlassablement s'abreuver la nouvelle génération. En ce jour exceptionnel, la Nation a réalisé un objectif longtemps poursuivi qui, de fait, n'a d'égal que le degré de souffrances subies et de sacrifices consentis conformément au plan tracé par la guerre de libération quant à l'unité du territoire national, à l'indépendance qui englobe une souveraineté totale de l'Etat algérien et à l'unité du peuple qui a contraint le colonialisme à le reconnaître en tant que Nation harmonieusement unie et unifiée au regard de son appartenance civilisationnelle. La victoire mémorable dont nous commémorons, aujourd'hui, l'anniversaire n'était autre que le prélude d'un nouveau processus historique en l'occurrence le combat pour la construction du pays qui puisera l'intégralité de son essence dans cet esprit qui a marqué le processus de recouvrement de la souveraineté nationale pour soustraire le pays de l'occupation étrangère. Cet esprit a prouvé son importance lorsqu'il a préservé cette victoire de toute tentative visant à se l'accaparer. Il a été plus qu'essentiel pour la réalisation des objectifs qui tendaient à éliminer les séquelles du colonialisme. Une autre mission tout aussi cruciale que la lutte pour la libération. La sauvegarde de cet esprit, en maintenant vif son rudiment, est désormais, tout comme par le passé, une nécessité impérieuse, et la nature de l'effort national en cours de réalisation en appelle à un sens élevé de nationalisme sachant que la préservation de l'intérêt du pays n'est nullement un slogan de consommation mais un impératif vital et décisif. Toute Algérienne et tout Algérien a le droit de choisir la voie qui lui permet de s'affirmer. Il incombe également à l'Etat de le protéger et de lui garantir la liberté d'appartenance et le droit d'expression de ses convictions profondes. Mais dès lors qu'il est question de la patrie, de son devenir, de sa sécurité, de sa sacralité et de sa souveraineté, nous sommes alors tous appelés à adopter une seule et même position. Une position qui ne va pas à l'encontre du renouveau ou de la réforme et qui n'est pas forcément liée à un modèle précis parmi les divers types de gouvernance, d'organisation institutionnelle ou de système de relations sociales. Et s'il est du droit des citoyens de travailler et de se différencier selon leur vœu, il est cependant un seuil que nul ne peut surpasser. Il s'agit bien évidemment de la patrie à laquelle nous devons tous une allégeance inconditionnelle. Par le passé, l'ampleur de la victoire réalisée au prix de lourds sacrifices et grâce à un sens patriotique généreux nous a aidés à surmonter les difficultés et tourments y compris ceux rencontrés durant la décennie de la haine et de la destruction. Ce même patrimoine béni est parvenu à transformer l'absence d'équilibre en une énergie forte qui a permis au pays de retrouver la voie menant vers l'oasis de la quiétude, de la réconciliation, de la cohésion et de l'unité. Celui-ci a permis de renouer enfin, avec le processus de développement et de relance sur des bases fortes et solides et avec les moyens idoines qui vont de pair avec la conception mise au point par les hommes et femmes courageux qui ont réalisé cette éclatante victoire. Ces dernières années, nous n'avons ménagé aucun effort pour rattraper le retard et réunir les conditions favorisant l'amorce effective d'une nouvelle étape d'édification. En témoignent les grandes infrastructures de base que nous avons mises en place, nos réalisations en matière de construction, de routes, de mobilisation des ressources en eau, d'enseignement, de santé, etc. et nos acquis dans la préservation des capacités de l'Etat et la protection de ses ressources. Autant de réalisations rendues possibles grâce à l'abnégation des enfants de ce pays qui travaillent avec conscience, responsabilité et loyauté. Cependant, nous ne devons pas nous laisser aller à l'autosatisfaction et au sentiment d'avoir accompli tout ce à quoi nous aspirions. Car le développement est un processus perpétuel. Des erreurs et des lacunes ont émaillé la réalisation de certains projets : nombre de ces défaillances peuvent être expliquées par diverses raisons alors que pour d'autres un examen minutieux s'impose à l'effet de demander des comptes à ceux qui ont failli à leur mission, quels que soient leurs postes. Animé d'une volonté nationale sincère, notre pays s'emploie à mobiliser tous ses moyens, à protéger ses ressources et à diversifier ses sources de revenu. Dans cet effort, l'Algérie a besoin, avant tout, des compétences de ses enfants. Des compétences qui ne se limitent pas au savoir-faire technique et à la maîtrise du domaine d'activité, mais qui impliquent aussi l'accomplissement des devoirs découlant de la responsabilité avec loyauté, intégrité et probité et en plaçant toujours l'intérêt du pays au-dessus de toute autre considération. Les grands projets engagés dans les différentes régions du pays requièrent toutes ces compétences loyales capables de les mener à bon port avec un minimum de pertes. Ces projets sont réalisés avec les richesses de la nation et pour la nation et une telle démarche implique une lourde responsabilité. S'agissant des tentatives d'enrichissement illicite et au préjudice des deniers publics et des droits de la communauté nationale, la loi s'appliquera dans toute sa rigueur car l'Etat est déterminé à imposer le sérieux et l'intégrité dans le travail et n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés. La justice jouit aujourd'hui de la compétence qui la conforte dans son action. Nos devoirs imposent à l'Etat d'être fort et d'exercer pleinement son pouvoir dans le respect des lois de la République de manière à rassurer sur ses capacités à protéger la vie, les biens et la dignité des citoyens. Gloire à nos valeureux martyrs.