Aucune date n'a été retenue pour le retrait, initialement annoncé pour mars, des forces françaises du Mali, à l'issue d'une réunion d'information à Paris des parlementaires sur l'intervention au Mali, tenue lundi soir à Matignon, siège du gouvernement. Lors de cette rencontre qui a notamment regroupé autour du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, M. Ayrault a indiqué que la prolongation de cette intervention au-delà du 11 mai 2013 serait soumise au préalable à l'autorisation du Parlement, prévue par l'article 35 de la Constitution. Il n'a toutefois fois pas avancé de date précise de retrait des troupes françaises engagées au Mali dans le cadre de l'opération SERVAL depuis le 11 janvier dernier. Le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, a, de son côté, affirmé que le retrait des troupes françaises se ferait "de manière échelonnée" et estimé à environ "3.000" le nombre de soldats encore en opération en juillet, contre 4.000 actuellement. Selon lui, l'évolution sur le terrain est "extrêmement positive". "La Misma (Mission internationale de soutien au Mali, sous conduite africaine) est de plus en plus présente sur le terrain et la perspective, c'est de passer vers une transition pour que l'opération militaire des Nations unies puisse se mettre en place très vraisemblablement entre juillet et septembre", a-t-il précisé. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait pourtant affirmé récemment que son pays ne comptait pas s'éterniser au Mali où une intervention militaire a été déclenchée pour contrer l'avancée des terroristes vers le sud du pays. "Nous n'avons pas vocation à rester éternellement au Mali", a-t-il déclaré sur une chaîne de radio française, affirmant toutefois que son pays sera "en première ligne" jusqu'à l'intervention de la Misma, dans quelques semaines, décidée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Lors d'un forum tenu en février dernier à Paris, des associations anticolonialistes avaient estimé que les conséquences de l'intervention militaire française au Mali sont "dévastatrices" et que l'opération Serval est désormais annoncée pour une durée indéterminée et risque de laisser place à des comportements de revanche violents contre la population du nord du pays. "'Avec un objectif politique aussi flou et malléable que +la lutte contre le terrorisme+, une telle guerre peut être sans fin", ont prévenu le Collectif Sortir du colonialisme, Survie et l'Association française de soutien aux peuples d'Afrique (AFASPA), lors d'un forum-débat sur le Mali, pays en conflit depuis l'auto-proclamation de l'indépendance de sa partie nord par des groupes terroristes et des Touaregs.