Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a indiqué mardi qu'il allait s'employer avec l'ONU pour tenter de parachever les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d'ici à la date-butoir de 2015 fixée par la communauté internationale pour vaincre la pauvreté. Intervenant à l'Université Georgetown à Washington dans une allocution consacrée à la lutte mondiale contre la pauvreté, le patron de la BM a relevé qu'il restait 1.000 jours avant d'atteindre la fin de 2015, date prévue pour la réalisation des OMD. Adoptés en 2000, rappelle-t-on, les huit (8) OMD recouvrent de grands enjeux humanitaires qui vont de la réduction de l'extrême pauvreté et de la mortalité infantile, en passant par la lutte contre plusieurs épidémies dont le VIH/sida, l'accès à l'éducation, l'égalité entre les sexes et la mise en £uvre du développement durable. OMD : Immenses progrès mais inégaux Pour M. Kim, si les progrès accomplis à cet égard sont "impressionnants", ils restent, cependant, inégaux selon les populations et les pays. A cet effet, une rencontre est prévue samedi prochain à Madrid entre la BM et les dirigeants de toutes les institutions des Nations unies pour déterminer la façon dont ces deux organisations mondiales pourraient œuvrer de concert en tant que système multilatéral pour accélérer les progrès au cours des 1.000 derniers jours restants. Par ailleurs, M. Kim a avancé que deux objectifs sont prévus pour orienter l'action de l'institution qu'il dirige dont le premier est d'éradiquer l'extrême pauvreté à l'horizon 2030. Si les pays peuvent le faire, la pauvreté absolue sera ramenée en deçà de 3% d'ici à 2030, tandis que la nature du défi de la pauvreté a tendance à changer fondamentalement dans la plupart des régions du monde, selon lui. La priorité passera des mesures structurelles de grande envergure à des actions sporadiques de lutte contre la pauvreté visant des groupes vulnérables bien précis, a-t-il affirmé. L'accélération de la croissance incontournable pour éradiquer la pauvreté Soutenant que trois facteurs seront nécessaires pour obtenir ce résultat, le dirigeant de la BM a cité, tout d'abord, l'impérativité de l'accélération des taux de croissance observés au cours des 15 dernières années et, en particulier, la réalisation d'une croissance forte et soutenue en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Il s'agira aussi de déployer des efforts pour promouvoir l'inclusion et réduire les inégalités et pour s'assurer que la croissance entraîne la réduction de la pauvreté, surtout par la création d'emplois, a-t-il encore préconisé. La troisième condition est qu'il faudra éviter ou atténuer les chocs éventuels tels que les catastrophes climatiques ou de nouvelles crises alimentaires, énergétiques ou financières. Quant aux OMD réalisées jusqu'à maintenant, le président de la BM a fait savoir que l'extrême pauvreté est en recul : En 1990, 43% des habitants des pays en développement vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour contre 21% en 2010. Durant la dernière décennie, 8 millions de personnes atteintes du sida ont été soignées aux antirétroviraux, tandis que le nombre annuel de décès attribuables au paludisme a chuté de 75% et le nombre total d'enfants non scolarisés a diminué de plus de 40%. Néanmoins, malgré les avancées spectaculaires de la dernière décennie, il reste 1,3 milliard de personnes vivant encore dans une extrême pauvreté, 870 millions de personnes ont faim chaque jour, et 6,9 millions d'enfants de moins de cinq ans meurent chaque année.