Une lueur d'espoir nous vient de la Banque mondiale concernant la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l'horizon 2015. Une note récente de la Banque mondiale (BM) relève que, même si la pauvreté continue de sévir dans l'ensemble des régions du monde, des progrès ont été réalisés sur la voie des OMD.Des objectifs représentant un engagement de la communauté internationale en faveur d'une conception élargie du développement, qui place le développement humain au centre des facteurs favorisant les progrès sociaux et économiques dans tous les pays. En septembre 2000, 189 États membres des Nations unies ont adopté la déclaration du Millénaire (PDF) afin de centrer les efforts de la communauté internationale sur la réalisation d'améliorations significatives et mesurables dans la vie des populations à l'horizon 2015. Des objectifs qui se résument en sept points. Il s'agit de réduire l'extrême pauvreté et la faim, d'assurer l'éducation primaire pour tous, de promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, de réduire la mortalité infantile, d'améliorer la santé maternelle, de combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies, et, enfin, de préserver l'environnement. Aujourd'hui, dix ans après l'adoption de la déclaration du millénaire, qu'en est-il concrètement pour les résultats, du moins pour les principaux objectifs, à la lumière de ce que vient d'avancer la BM ?Globalement, il est clair qu'aujourd'hui les progrès accomplis pour atteindre ces objectifs ont été considérables. L'édition 2010 des Indicateurs du développement dans le monde fournit d'ailleurs un aperçu complet des problèmes auxquels sont confrontés les pays en développement dans la réalisation des ODM d'ici à 2015. Elle conclut qu'en dépit de la crise actuelle l'objectif de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté est atteignable. Cependant, à l'échelle des pays, les progrès sont inégaux. Seuls 49 des 87 pays sont sur la bonne voie pour atteindre l'objectif de réduction de la pauvreté. Environ 47% de la population des pays à revenu faible et intermédiaire vit dans des pays qui ont déjà atteint l'objectif fixé ou sont en voie de le faire, tandis que 41% vitvent dans des pays qui sont loin ou très loin d'atteindre la cible. Enfin, 12% de la population vit dans les 60 pays pour lesquels l'insuffisance des données ne permet pas d'évaluer les progrès.Aussi, 50 pays ont réussi à atteindre l'objectif d'assurer l'éducation primaire pour tous. Les flux d'aide ont augmenté pour passer de 69 milliards de dollars en 2000 à 122 milliards en 2008. 65 pays en développement sont en bonne voie pour réduire de moitié la proportion de personnes n'ayant pas accès à une source d'eau améliorée.L'allègement de la dette dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés a permis de réduire de 57 milliards de dollars les paiements au titre de la dette. Réduction de la pauvreté : le recul le plus important en Asie de l'Est dans le Pacifique Sachant que l'extrême pauvreté est définie comme la proportion de la population vivant à moins de 1,25 dollar par jour et que l'un des OMD consiste à réduire de moitié cette population d'ici à 2015, cet objectif commence à se concrétiser. Selon la BM, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté diminue depuis 1990, la région Asie de l'Est et Pacifique enregistrant le recul le plus important. Parallèlement, en Asie du Sud, l'accélération de la croissance en Inde pourrait sortir des millions de personnes de la pauvreté. La réduction de la pauvreté en Afrique subsaharienne, après avoir stagné durant la majeure partie des années 1990, commence également à progresser.Le seuil de pauvreté a été réévalué de 1,08 dollar par jour (à prix constants 1993) à 1,25 dollar (à prix constants 2005), sur la base de nouvelles estimations du coût de la vie issues de l'édition 2005 du Programme de comparaison internationale. Ainsi, à l'horizon 2015, l'Afrique subsaharienne sera l'unique région abritant une part importante de personnes vivant dans l'extrême pauvreté qui n'atteindra pas cet OMD.En matière de lutte contre la faim, il y a lieu de noter que la hausse de la production agricole a devancé la croissance de la population dans de nombreuses régions, entraînant le recul de la sous-alimentation. Cependant, cette tendance s'est inversée depuis 2004-2006 en raison de l'augmentation des prix et de la réorientation des cultures alimentaires vers la production de carburant. D'après les estimations de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le nombre de personnes dans le monde recevant moins de 2 100 calories par jour est passé de 873 millions en 2004-2006 à 915 millions en 2006-2008. Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables dans ce domaine. Avant même la récente crise alimentaire, environ un quart des enfants en Afrique subsaharienne et les deux cinquièmes en Asie du Sud présentaient un poids insuffisant. Et la prévalence de la malnutrition infantile est deux fois plus élevée dans les foyers les plus pauvres des pays en développement que dans les plus riches. Quid de l'emploi ? Au cours des deux dernières décennies, la BM a noté que la production par actif a connu en Asie et en Europe de l'Est une croissance plus rapide que dans les économies à revenu élevé. La région Asie de l'Est et Pacifique, tout en ayant enregistré les gains les plus importants, n'a pas encore rattrapé les économies à revenu intermédiaire des régions Europe et Asie centrale, Amérique latine et Caraïbes, Moyen-Orient et Afrique du Nord. La productivité moyenne en Afrique subsaharienne reste très faible, approximativement au niveau de celle de la région Asie de l'Est et Pacifique en 1999. Par ailleurs, le travail précaire représentait un peu plus de la moitié des emplois dans le monde en 2007, et demeure à des niveaux élevés en Asie de l'Est et Pacifique, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Il concerne plus souvent les femmes que les hommes. S. I.