La France doit changer sa position à l'égard de la question du Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit légitime à l'autodétermination, a indiqué mercredi à Alger l'universitaire sahraoui, Baba Sayed El Ouali. "La logique et la raison imposent à la France de changer de position en cessant de soutenir l'occupant marocain pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination", a souligné le président du Centre Saguia El Hamra Ouled Dheb d'études stratégiques et de recherche, lors d'une conférence animée au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. "La France perd son temps et son énergie à vouloir aider le Maroc sur tous les plans dans son occupation du Sahara occidental qui ne pourrait que pousser vers la déstabilisation de toute la région du Maghreb et du Sahel", a-t-il averti. Baba Sayed El Ouali s'est dit "convaincu" que le président français François Hollande, qui a entamé mercredi une visite de deux jours au Maroc, était "très conscient" des conséquences de la position de son pays sur le Maroc et sur la France elle-même. Le conférencier a assuré, dans le même ordre d'idées, que la position de la France, qui s'est faite "l'avocat attitré" des thèses marocaines, "n'influera en aucune manière sur la détermination des Sahraouis à recouvrir l'indépendance de leur pays". Il a, par ailleurs, dénoncé les violations répétées des droits de l'homme, par les forces d'occupation marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental "au mépris de la légalité internationale". "Les autorités d'occupation marocaines, avec la bénédiction de la France, donnent chaque jour la preuve qu'elles n'accordent aucune importance aux droits humains les plus élémentaires des Sahraouis", a-t-il dit. Il a indiqué que lui-même était interdit de rendre visite à sa sœur vivant dans la ville d'El Ayoune occupée, malgré l'accord du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). Baba Sayed El Ouali a, enfin, tenu à rendre hommage à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, Christopher Ross pour le travail qu'il accomplit dans le but de "mettre fin aux injustices dont souffrent les Sahraouis".