Après le franc et indéfectible soutien de la France au projet d'autonomie proposé par le souverain marocain, c'est au tour des Etats-Unis d'exprimer le leur, faisant fi du droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même et des différentes résolutions onusiennes qui le consacrent. C'est donc par la voix de sa chef de la diplomatie, Mme Hillary Clinton, que les Etats-Unis ont confirmé leur soutien au plan marocain d'autonomie du Sahara occidental. «Nous croyons que le plan d'autonomie marocain est sérieux, réaliste et crédible», a déclaré Mme Clinton aux côtés de son homologue marocain Taïeb Fassi Fihri. Ce dernier soulignera que les deux pays avaient décidé d'un nouveau partenariat stratégique. Une déclaration qui confirme, une fois de plus, que les relations internationales sont désormais basées sur les intérêts économiques au détriment du droit international et que tout pouvait s'obtenir par un marchandage de marchés en contrepartie de positions politiques. M. Fihri indiquera donc que les deux pays «avaient décidé d'un nouveau partenariat stratégique [...] afin de travailler ensemble à la stabilité et au développement des pays du Maghreb». Il a rappelé que le Maroc était le seul pays d'Afrique à avoir signé un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, il y a plusieurs années. Le Maroc, rappelons-le, s'obstine toujours à négocier une option autre que celle de l'autonomie du front sous sa souveraineté, refusant toute idée d'indépendance. Le Front Polisario, quant à lui, continue à réclamer le droit du peuple sahraoui à exprimer sa volonté via un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU. Un référendum qui donnerait aux Sahraouis le choix entre trois options, à savoir l'indépendance, l'autonomie sous souveraineté marocaine ou le rattachement au Maroc. Mme Clinton a, cependant, apporté le soutien des Etats-Unis à Christopher Ross, l'émissaire de l'ONU dans la région. Un sixième round de discussions sur l'avenir du Sahara occidental sous l'égide des Nations unies s'est achevé le 9 mars sans progrès tangible à Malte. L'Union des juristes sahraouis a, en outre, dénoncé jeudi dernier l'ingérence directe du Maroc dans le travail du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) suite à la grève de la faim entamée par un jeune Sahraoui après avoir été empêché de rendre visite à sa famille dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Le régime marocain exerce une tutelle sur la mission du HCR chargé de superviser l'échange de visites entre les familles sahraouies divisées en raison de l'occupation marocaine des territoires sahraouis», a précisé l'Union des juristes sahraouis, dans un communiqué rapporté par l'agence de presse sahraouie (SPS) et repris par l'agence de presse algérienne (APS). L'Union des juristes sahraouis a, également, condamné le «comportement négatif» du HCR et de ses employés à l'égard du jeune Sahraoui Mohamed Hellab, en grève de la faim, dénonçant «les pratiques coloniales des autorités marocaines et leur ingérence vile dans les prérogatives et les missions du HCR afin de l'influencer et de priver les citoyens sahraouis de leur droit naturel à la visite de leurs familles divisées en raison de l'occupation marocaine». L'Union des juristes sahraouis a, par ailleurs, exhorté les Nations unies et toutes les organisations et associations de défense des droits de l'Homme à «intervenir rapidement» auprès des parties concernées afin de «permettre aux citoyens sahraouis de bénéficier du droit à la visite familiale sans aucune restriction, ni condition». G. H.