«Un conflit israélo-palestinien pourrait mener à une réalité très difficile» Israël entend toujours contrecarrer les efforts du cabinet de Mahmoud Abbas pour une reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU en septembre prochain. Cette fois-ci, c'est par le biais du numéro 2 de l'opposition, Shaul Mofaz, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense à Knesset. Au lendemain de la réunion du Comité central du mouvement Fatah et du Comité exécutif de l'OLP, M. Mofaz a estimé qu'une reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU risque de déclencher un conflit avec Israël. «Une déclaration unilatérale pourrait faire descendre les Palestiniens dans les rues pour manifester et, Dieu nous en préserve, cela risque de conduire à un conflit», dit-il avant de se rendre à Paris et Berlin pour demander aux Européens de ne pas soutenir la démarche palestinienne à l'ONU car l'éEtat hébreu est « « hostile à tout soutien à ce processus», d'autant qu'avec « les grands bouleversements en cours dans la région, il est très difficile de prédire ce qui va se passer » et « un conflit israélo-palestinien pourrait mener à une réalité très difficile» explique-t-il. Dimanche, les Palestiniens ont officiellement confirmé leur intention de réclamer aux Nations unies en septembre le statut de membre à part entière pour la Palestine, sur la base des lignes de juin 1967 (soit la Cisjordanie, la bande de Gaza et El Qods-Est). «Il y en a ceux qui disent encore que notre décision d'aller à l'ONU est une tactique et une manœuvre de notre part, mais nous considérons que c'est une mesure indispensable en cas d'échec des négociations», a déclaré le président palestinien, Mahmoud Abbas à l'issue de la réunion de l'OLP. Les Etats-Unis et plusieurs pays européens, comme l'Allemagne et l'Italie, alliés d'Israël, sont opposés à une telle démarche. D'autres, comme la France et l'Espagne, laissent entendre qu'ils pourraient reconnaître un Etat palestinien. La communauté internationale exerce une certaine pression sur les deux parties pour qu'elles reprennent les négociations, mais en vain. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé a évoqué dimanche la tenue le 11 juillet, à Washington d'une réunion du quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) sur le Proche-Orient pour relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens.