Les Vénézuéliens sont appelés dimanche aux urnes pour élire le successeur du président emblématique Hugo Chavez, décédé le 5 mars dernier des suites d'un cancer, et qui a marqué l'histoire du Venezuela après 14 ans passés au pouvoir. Quelque 19 millions d'électeurs doivent se rendre dans 13.000 bureaux de vote dans 23 provinces du pays pour choisir entre les deux seuls candidats Nicolas Maduro, président par intérim, investi par Hugo Chavez avant sa mort et le bouillonnant chef de l'opposition Henrique Capriles. La campagne éclair pour la présidentielle a pris fin jeudi avec des rassemblements massifs organisés par les deux candidats à travers le pays. Une journée qui a coïncidé avec le 11e anniversaire du putsch avorté contre le charismatique dirigeant socialiste Chavez. Agé de 50 ans, Nicolas Maduro, qui se définit lui-même comme le détenteur de l'héritage d'Hugo Chavez avait réuni une marée humaine de plusieurs dizaines de milliers de personnes sur la plus grande avenue de Caracas. Lors de sa campagne, M. Maduro a enchaîné les critiques contre "ceux qui cherchent à déstabiliser le pays". Il a accusé deux anciens ambassadeurs américains de fomenter un complot pour l'assassiner avant l'élection présidentielle du 14 avril. "Leur but est de me tuer, ils veulent me tuer parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent pas gagner une élection libre et honnête", a-t-il affirmé. De son côté, M. Capriles, 40 ans, a conclu un marathon de dix jours, durant lequel il sillonné les régions du pays en exhortant les Vénézuéliens à ne pas se laisser abuser par "les mensonges" de son adversaire, estimant incarner une "croisade" du "bien contre le mal". Selon un récent sondage, Nicolas Maduro, est crédité d'une avance d'environ dix points sur son rival Capriles. Un scrutin capital pour l'avenir du pays Ce scrutin est capital pour l'avenir du pays après 14 années sous la présidence d'Hugo Chavez, toujours populaire dans le pays, entrant au panthéon des dirigeants qui ont marqué l'histoire du Venezuela à l'instar de Simon Bolivar. Dénommé "El Comandante", Chavez, qui se voulait l'un des porte-voix des pays dits du tiers-monde sous-représentés sur la scène internationale, n'avait pas pu accomplir son mandat de six ans après avoir battu M. Capriles 55% contre 44% lors de la présidentielle d'octobre dernier. En prévision de la présidentielle, les autorités vénézuéliennes ont ordonné mardi la fermeture des frontières et la mise en place d'un dispositif de sécurité renforcé à travers le pays. Le ministre de l'Intérieur Nestor Reverol a annoncé qu'un "contrôle strict" sera exercé sur les déplacements à la frontière de personnes, véhicules et de marchandise par voie terrestre. La fermeture des frontières a été décidée en raison de rapports des services secrets faisant état d'"éléments générateurs de violence" cherchant à "créer un climat de déstabilisation", a poursuivi M. Reverol, qui a annoncé le lancement de recherches pour débusquer des personnes entrées illégalement sur le territoire. Selon des médias, ces mesures resteront en vigueur jusqu'à lundi matin.