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Mohamed Abdelaziz : la position de la France dans le conflit du Sahara occidental mérite d'être clarifiée (ENTRETIEN)
Publié dans Algérie Presse Service le 14 - 04 - 2013

HAFEDH (camps des réfugiés sahraouis) - Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a affirmé que la position de la France dans le conflit du Sahara occidental demeurait confuse et méritait d'''être clarifiée".
Dans un entretien à l'APS, dont voici l'intégralité, le président sahraoui a estimé que les principes de la démocratie, des droits de l'homme et du droit à l'autodétermination ne peuvent faire l'objet de "marchandage".
Question : Lors de son déplacement au Maroc, le président français François Hollande a évoqué le conflit du Sahara occidental en n'écartant pas l'option de l'autonomie de ce territoire. Quelle lecture faites-vous de la déclaration du président socialiste ?
Mohamed Abdelaziz : Nous estimons qu'il y a un " changement positif" dans cette position, dans la mesure où il avait insisté sur la nécessité de résoudre le conflit du Sahara occidental ce qui en soi est plus courageux que son prédécesseur.
Néanmoins, nous aurions aimé qu'il nomme les choses par leurs noms. Il y a des principes qui ne sauraient être marchandées. Ce sont des principes consacrés par le droit international moderne, comme la démocratie, les droits de l'homme, le droit à l'autodétermination des peuples... etc. La France doit être plus claire à ces sujets.
Question : En quoi la dernière visite de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu Christopher Ross est-elle concrètement différente des précédentes ?
M. Abdelaziz : Cette visite a été importante dans le sens où elle précède le rapport qu'il doit présenter le 22 avril au Conseil de sécurité, lequel devra statuer sur le devenir du conflit. Elle est également importante car Christopher Ross a pu rencontrer des citoyens sahraouis des territoires occupés, ce qui lui avait permis de prendre le pouls de la situation des droits de l'homme.
La première fois qu'il s'y était rendu, il avait visité El-Ayoun occupée, alors que, cette fois-ci, il l'a également élargi à la wilaya de Dakhla. Ces entretiens avec les citoyens, les parties en conflit et les pays voisins sont autant d'éléments qui plaident pour la nécessité de faire avancer le dossier du Sahara occidental, dans le sens des résolutions des Nations Unies et de façon à garantir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Ces entrevues ont surtout alerté Ross sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés ainsi que sur l'exploitation illégale des ressources naturelles du territoire sahraoui.
Question : A la lumière des entretiens que vous avez eus avec Ross, ce dernier vous a-t-il présenté des assurances et des garanties quant à un possible dénouement du conflit au Sahara occidental ?
M. Abdelaziz : Ce qu'il y a lieu de relever, c'est l'absence de la volonté politique du Maroc, face à laquelle butent tous les efforts des Nations Unies pour parvenir à une solution politique du conflit et à la garantie des droits de l'homme dans les territoires occupés. Quant à Ross, il a exprimé, à nouveau, sa volonté de poursuivre ses efforts dans ce sens, en maintenant les visites et les entretins avec les parties concernées, tout en privilégiant les pourparlers directs entre les parties belligérantes.
Question : Il est précisément question d'un prochain round de négociations sous les auspices des Nations Unies. Comment se présente-t-il ? Ne craignez-vous pas qu'il aboutisse comme les précédents à un énième ajournement et sans résultats concrets ?
M. Abdelaziz : A ce jour, Ross ne nous a confirmé ni le lieu ni la date du prochain round des discussions. Il faudra donc attendre la réunion du Conseil de sécurité pour connaitre les décisions qui seront prises quant au devenir de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) et des prochaines étapes.
Question : Vous avez adressé dernièrement une lettre au roi du Maroc pour l'interpeller sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Au même temps, le souverain marocain a été saisi sur la même question par l'Organisation Human Rights Watch (HRW). Qu'est-ce qui justifie, selon vous, que le Maroc bénéficie de toute cette impunité, alors qu'il multiplie les violations des droits humains des Sahraouis ?
M. Abdelaziz : Il faut savoir que la majorité des organisations internationales, continentales et régionales ont souligné, ces deux derniers mois, l'atrocité des violations commises à l'encontre des populations sahraouies des territoires occupés. Elles ont convié le Maroc à cesser de commettre ces violations.
C'est le cas de HRW, d'Amnesty International, du rapporteur spécial des Nations Unies contre la torture, de la Délégation onusienne aux droits de l'Homme, de Front Line, du Parlement européen, du Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'Homme, La Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples... etc. Actuellement, le Maroc fait l'objet d'une condamnation internationale pour la question des droits humains.
Question : Qu'en est-il des pressions que doivent mener de leur côté les gouvernements et les Etats, en vue de soutenir la cause sahraouie et de défendre le principes des droits de l'Homme dans les territoires occupés ?
M. Abdelaziz : La prochaine réunion du Conseil de sécurité sera un test pour les Nations Unies et les Etats influents, notamment la France. Est-ce qu'elle continuera à soutenir et à protéger le Maroc, qui est accusé de tant de violations des droits humains, ou bien verra-t-on un changement de sa position ?
Question : Le Front Polisario est accusé depuis quelques temps par le Maroc d'être mêlé à des actions terroristes, au moment où le royaume est classé par des organisations internationales comme étant l'un des plus importants fournisseurs de drogue de la planète. Quelle est la réponse du Front Polisario, tout en rappelant la connexion établie entre trafic de drogue et terrorisme ?
M. Abdelaziz : Europol ainsi que les organisations onusiennes chargées de lutter contre la drogue attestent que le Maroc est le royaume de la drogue, qu'il exporte à hauteur de 82 % de l'ensemble de la drogue qui s'écoule au monde. Le Maroc est, ainsi, le premier exportateur mondial de cannabis, ce qui fait de lui une source d'insécurité et de création de bandes de crime organisé.
Le Maroc est l'un des créateurs des mouvements terroristes qui activent dans la région du Sahel. Il est derrière de nombreuses affaires de crime organisé. Ceci est devenu une réalité et toutes les velléités d'impliquer le Front Polisario dans ces actes sont caduques, vouées à l'échec et tendent surtout à faire occulter la réalité que le Maroc encourage les organisations terroristes à commercialiser la drogue et à entreprendre des enlèvements en vue de bénéficier de rançons.
Question : Le Maroc continue également à impliquer l'Algérie dans le conflit, au moment où l'Algérie insiste sur le fait que c'est un dossier de décolonisation qui relève de la seule responsabilité des Nations Unies.
M. Abdelaziz : A chaque fois que le Maroc est acculé et mis devant ses responsabilités dans le conflit du Sahara occidental, il tente de faire de l'Algérie son bouc émissaire, en l'accusant d'être à l'origine de la non résolution du conflit. En vérité, l'Algérie a eu, de tout temps, une position claire en prônant la décolonisation de notre territoire et en soutenant le droit de notre peuple à l'autodétermination. L'Algérie soutient la légalité internationale comme elle l'a fait en Namibie, au Timor oriental et partout ailleurs.
L'Algérie n'attend rien du Sahara occidental, si ce n'est le respect du droit de notre peuple à l'autodétermination. L'Algérie est aussi victime de la politique expansionniste du Maroc, et nous dénonçons les tentatives marocaines d'impliquer l'Algérie dans ce conflit qui sont, en réalité, des tentatives d'occulter la réalité et une fuite en avant.
Question : Le Croissant rouge sahraoui a alerté l'opinion internationale, à maintes reprises, sur la dégradation de la situation humanitaire dans les camps des réfugiés sahraouis, en raison de la diminution des aides étrangères, conséquemment à la crise mondiale.
M. Abdelaziz : La situation dans les camps est pénible, d'autant qu'elle dure depuis longtemps. La crise économique mondiale a eu, en effet, des répercussions négatives sur le volume des aides. Aussi, nous adressons un appel pressé à la communauté internationale, dont les Nations Unies, en vue de prendre en considération les conditions pénibles dans lesquelles évoluent les réfugiés sahraouis. Nous l'invitons à faire pression sur le Maroc, en vue de faire cesser cette endurance car au final, la solution ne peut être que politique à travers un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui.
En dépit de toutes les difficultés, la population réfugiée sahraouie résiste et nous saluons particulièrement la patience en toutes épreuves de la femme sahraouie qui a su faire face à des situations difficiles.
De même que nous tenons à réitérer nos remerciements à l'Algérie qui a fourni une aide précieuse, depuis de longues années. Ce soutien a beaucoup aidé les Sahraouis dans leur épreuve.
Question : Quelle est la meilleure manière d'amener le Conseil de sécurité à accélérer la résolution du conflit sahraoui, sachant qu'il existe un risque de voir ce dossier relégué au second plan, dans les priorités de ce conseil, face aux autres conflits prédominants sur la scène internationale, notamment arabe ?
M. Abdelaziz : La crédibilité des Nations Unies, aujourd'hui, réside précisément dans la résolution du conflit sahraoui, dans la mesure où il s'agit du dernier cas de décolonisation qui lui incombe. C'est un conflit bien clair qui oppose deux pays, il ne s'agit ni d'un conflit ethnique ou autre, donc il est de la responsabilité de la communauté internationale d'imposer l'application des décisions onusiennes, à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination, d'autant que le Maroc avait reconnu, par le passé, ce droit en signant le cessez-le-feu.
Il faut souligner que la confiance qu'avait le peuple sahraoui dans le Conseil de sécurité s'est nettement réduite, en raison de son échec à faire avancer le dossier et son incapacité à faire infléchir le Maroc.
Nous avons exprimé de manière pacifique et civique notre refus du fait accompli qu'est l'occupation marocaine. Même si le peuple sahraoui attend, depuis près de 40 ans, qu'une solution politique mette fin à ce conflit, il demeure attaché à cette perspective et est plus déterminé que jamais à accéder à un Etat indépendant sur le territoire du Sahara occidental qu'elle qu'en soit le prix.
Il est vrai que, parfois, la jeunesse sahraouie s'impatiente, notamment en raison des provocations du Maroc dans les territoires occupés, mais, nous tenons à manifester notre colère de la manière la plus pacifique et à espérer que les Nations Unies aboutissent à l'organisation du référendum d'autodétermination.
Les Sahraouis ont célébré le 4 avril la journée mondiale contre les mines en alertant l'opinion internationale sur l'ampleur de ce phénomène qui continue à faire des victimes parmi la population de réfugiés. Ce fut également l'occasion de rappeler la responsabilité du Maroc dans cette situation.
Il est déplorable de constater que l'occupation marocaine ne nous a apporté qu'exil, séparation entre les membres d'une seule famille. Le Maroc a pollué notre territoire de sorte à ce que la mort menace toute vie sur notre territoire.
Il y a plus de 10 millions de mines anti-personnel, dont une partie de l'emplacement est méconnue. Le Maroc utilise notre territoire pour le passage de la drogue qu'il commercialise à travers le monde.
En un siècle de colonisation, nous n'avons pas connu l'emprisonnement des femmes comme c'est le cas avec le colon marocain. Idem pour les fosses communes ou encore les assassinats en jetant les détenus depuis les hauteurs d'avions.
Nous assistons à des actes inqualifiables ou les femmes sahraouies sont dénudées et traînées par terre par les forces de sécurité marocaines. Nous dénonçons avec vigueur cela et demandons au Maroc de cesser ces agissements condamnables.


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