"La solution politique" à la crise au Mali est "incontournable" pour en finir avec la période de transition qui perdure depuis des mois et rebâtir un Etat doté d'institutions légitimes élues par le peuple malien, a souligné, lundi à Alger, un politologue malien. "La solution politique à la crise malienne est incontournable" dans un pays qui a connu "un effondrement politique et institutionnel" du fait du coup d'Etat militaire contre le président Amadou Toumani Touré en mars 2012 et des évènements qui se sont succédé depuis, a déclaré Cheick Omar Diarra lors d'une conférence organisée par l'Ecole supérieure des sciences politiques d'Alger. Evoquant la situation dans son pays, M. Diarra a estimé que "le Mali se trouve à un tournant capital de son histoire" et connaît une période difficile à la suite du "désastre" de l'année dernière provoquant "une aggravation de la situation économique et sécuritaire". S'en sont suivis, a-t-il dit, "le dysfonctionnement politique et institutionnel" du pays et les attaques lancées par les groupes terroristes qui avaient occupé plusieurs villes du nord du pays avant que les forces françaises et africaines n'interviennent pour les combattre. Ces ingrédients, estime M. Diarra, ont conduit à "la mise du Mali sous tutelle de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui a imposé l'accord cadre du 6 avril 2012". Ceci, poursuit le conférencier, a crée "un imbroglio politico-juridique" avec une transition conduite par "un président et un Parlement illégitimes". Cheick Omar Diarra a insisté sur la nécessité de la tenue de l'élection présidentielle, prévue pour juillet prochain, pour désigner "des dirigeants et des institutions légitimes" avec pour objectif la reconstruction du pays, notamment dans les régions du nord. Pour lui, la solution militaire ne résoudra pas le problème. "Il faut rebâtir un Etat et ses institutions avec un nouveau contrat social" sur la base "d'un dialogue entre le nord et le sud pour une nouvelle décentralisation", a-t-il expliqué. Interrogé sur le rôle des pays voisins dans la résolution de la crise malienne, le politologue a indiqué que les pays de la région "ont leur mort à dire". L'Algérie et le Mali doivent "construire des relations stratégiques fortes pour stabiliser la situation dans la région", a-t-il encore dit.