Les participants à une conférence sur "la criminalité en Algérie et le rôle des institutions de sécurité dans le traitement et la lutte contre ce fléau" ont appelé, mardi à Annaba, à jeter des passerelles entre les laboratoires universitaires et les institutions de sécurité. Au cours de cette rencontre organisée à l'université dans le cadre de la convention de coopération liant le laboratoire "Education, délinquance et crime dans la société" et l'institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale, le directeur de ce laboratoire, le Pr. Seif El Islam Chouia, a plaidé pour la "dynamisation des activités de recherche dans ce domaine". Cette conférence de trois jours qui a réuni, à son ouverture, une centaine d'étudiants en post-graduation en sciences de la criminologie, a été articulée autour d'axes liés aux "délits des mineurs" et aux "traits structurels du crime" ainsi qu'aux "méthodes de recherche pour l'étude et le traitement de ce fléau". Un des animateurs de cette conférence, M. Youcef Souaidi, de l'institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale, a estimé que la maîtrise de la criminalité repose sur une approche d'anticipation qui fixe comme actions prioritaires "l'adaptation aux mutations qui caractérisent la criminalité" et la "mobilisation des mécanismes de prévention". Le fait que la criminalité ait connu, ces vingt dernières années en Algérie, d'importantes évolutions avec l'apparition de la violence urbaine, nécessite, selon ce conférencier, "la maîtrise de l'étude et des indicateurs et leur adaptation aux méthodes modernes en vue de traiter et de lutter contre la criminalité". S'agissant de la criminalité liée à l'enlèvement d'enfants en Algérie, les animateurs de cette conférence font état de 40 cas en moyenne par an depuis ces trois dernières années à l'échelle nationale. Une moyenne qui reste "faible et qui est loin de constituer un phénomène en Algérie, en comparaison avec le nombre total de la population", a soutenu la même source, précisant que les agressions sexuelles "demeurent les principaux mobiles d'enlèvement d'enfants en Algérie, soit 60 % des cas enregistrés".