Sécuriser le bassin méditerranéen est le but recherché par la Gendarmerie nationale qui a depuis peu orienté sa coopération vers les pays de la rive sud de l'Europe pour renforcer sa lutte contre la criminalité. Un fléau qui poursuit désormais sa montée effrénée et menace même les structures économiques et politiques du pays. Après la Guardia civile espagnole, les carabiniers italiens et les français, avec qui la Gendarmerie nationale entretenait déjà de bonnes relations dans ce domaine, les Allemands ont été, hier, l'hôte du commandement de la Gendarmerie nationale. Une importante délégation de l'Office fédéral de la police criminelle allemande (BKA), conduite par son président, Jorg Ziercke, a été reçue, hier, par le général major de la Gendarmerie nationale, Ahmed Bousteila. L'Office de la police allemande est représenté à Alger par un officier de liaison au sein de l'ambassade de la République fédérale. Cette contiguïté est mise à profit pour défricher le terrain de la coopération entre les deux institutions et ébaucher les perspectives de développement des relations pour promouvoir la sécurité dans le bassin méditerranéen. Première du genre, cette visite a pour finalité, selon une source du commandement de la Gendarmerie nationale, d'établir « des échanges d'informations opérationnelles ». Il est question, d'ailleurs, de conversations qui traiteront du renforcement de la professionnalisation de la Gendarmerie nationale, la modernisation de ses méthodes en matière de police judiciaire et de lutte contre le crime sous toutes ses formes, selon un communiqué du commandement de la Gendarmerie nationale. Comme il s'agit également d'aborder en particulier le volet du trafic illicite des drogues, le trafic des véhicules et de la cybercriminalité. La lutte contre la cybercriminalité, rappelle-t-on, devrait prochainement se concrétiser par des outils juridiques avec la proposition d'une loi dont l'élaboration a été confiée à un groupe d'experts. Dans le cadre de sa modernisation, la Gendarmerie nationale a besoin de l'expérience de l'Office fédéral, qui est mondialement reconnu comme étant le meilleur en matière d'information. Il est reconnu chez les Allemands « la bonne performance de leurs laboratoires d'analyses de la voix, de l'ADN et du sang », selon une source du commandement. Ces laboratoires, selon notre source, permettent de relever plus facilement les empreintes chimiques des contrebandiers. Sur ce plan, il est envisagé une coopération étroite entre l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale et l'Institut de criminalistique de la police criminelle allemande. L'Institut de recherche de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale a besoin de l'apport de l'expérience des laboratoires de BKA allemands, qui est la pointe dans le domaine. Cela étant, cette coopération complète celle déjà établie entre la Gendarmerie nationale avec les gendarmes africains, notamment les maliens et les nigériens, dans la lutte contre la criminalité. A rappeler que les axes de coopération avec la police allemande ont été renforcés en 2005 dans les domaines de la sécurité publique et la sécurité routière.