Le président de l'association "Ibtissama" des personnes aux besoins spécifiques, Mouhoub Bousseksou, a affirmé, mardi à Alger, que le handicapé a besoin d'exercer son droit à la citoyenneté et à l'égalité plus que le soutien matériel. Le droit du handicapé "doit se concrétiser conformément à l'article 4 de la loi sur la protection et la promotion des personnes handicapées", a indiqué M. Bousseksou lors de la journée de sensibilisation et d'information sur l'accès du handicapé au savoir et à la qualification, organisée par l'association à l'occasion de la journée du savoir. Il s'agit d'une prise en charge dans un cadre de solidarité nationale qui traduit l'engagement des autorités et de la société quant à la prise en charge sérieuse des questions des personnes aux besoins spécifiques à travers la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées y compris le citoyen afin de réaliser l'autonomie du handicapé et de lui permettre une intégration véritable au sein de la société. Dans une déclaration à l'APS, M. Bousseksou a précisé que cette autonomie se réalisera à travers l'accès de la personne handicapée aux technologies de l'information et de la communication et à la formation. Il a souligné à ce propos, le "grand" déficit enregistré au niveau de tous les centres spécialisés en raison du coût élevé de ces équipements dont l'acquisition exige, selon lui, le soutien de l'Etat. Rappelant l'importance de la solidarité nationale avec les personnes aux besoins spécifiques, il a insisté sur la relance du Conseil national des handicapés qu'il qualifie de "cadre idéal" pour la coordination, la concertation et la collaboration entre les instances du gouvernement et autres en matière de prise en charge de ces personnes. "Il est impératif d'appliquer la loi sur la protection et la promotion des personnes handicapées notamment l'article 7 qui a trait à la création d'un Fonds de financement de tous les programmes de qualification du handicapé, a encore dit le président de l'association. Il a expliqué cet appel par les "nombreuses" difficultés que rencontrent les associations qui ne disposent pas de cadres spécialisés et de moyens technologiques modernes dont ont besoin les personnes handicapées. Il a rappelé la volonté politique en matière de prise en charge des personnes aux besoins spécifiques, soulignant que celle-ci "ne suffit pas" car question des handicapés "est l'affaire de tous sans exception". A cette occasion, M. Bousseksou a cité l'expérience du centre médico-pédagogique de Beni Ouartilane qui est, à ses yeux, "symbole de solidarité" en Algérie car ayant été réalisé à 95% avec des contributions des citoyens et bienfaiteurs. D'autre part, la ministre de la solidarité nationale et de la famille, Souad Bendjaballah, a affirmé que le Haut conseil du handicap sera relancé, annonçant que son installation interviendra avant juin prochain. Le conseil, a-t-elle ajouté, sera un "cadre de concertation et de coordination" entre les associations d'une part, et entre celles-ci et les pouvoirs publics d'autre part. Cette instance "contribuera sans nul doute" à la facilitation du travail entre les associations en charge des personnes handicapées. Elle a appelé à cet effet, les associations à s'organiser en fédérations "pour faciliter le travail dans un cadre organisé qui profitera à tout un chacun". A une question sur la disposition de son secteur à apporter aide et assistance aux centres spécialisés, la responsable a estimé nécessaire de "briser le mur du silence et de mettre fin à l'isolement du handicapé". Selon Mme Bendjaballah, la réunion de moyens et d'équipements modernes et l'encadrement des centres sont autant de missions confiées au secteur de la solidarité nationale outre l'accompagnement de ces centres en matière de soutien pédagogique et cognitif spécialisé. A ce sujet précis, elle soulignera la nécessité de conclure des conventions pour la formation de cadres spécialisés à l'intérieur du pays et d'autres avec des pays étrangers si nécessaire. En marge de la journée de sensibilisation et d'information, une exposition a été organisée sur les technologies de l'information et de la communication au profit des personnes aux besoins spécifiques. L'association "Ibtissama" est une association qui prend en charge les personnes aux besoins spécifiques. Située à Beni Ouartilane (Sétif), elle a obtenu son agrément le 10 février 2010.