Plusieurs pays arabes en transition ont épuisé leur marge de manœuvre budgétaire et devraient engager les mesures nécessaires pour ‘‘endiguer le creusement des déficits et l'augmentation des niveaux d'endettement'', a indiqué mardi le directeur du département des finances publiques auprès du FMI, Carlo Cottareli, lors d'une conférence de presse. Dans sa présentation du rapport du FMI sur la situation des finances publiques à travers plusieurs régions du monde, M. Cottarelli a souligné qu'en raison de la pratique généralisée des subventions énergétiques dans les pays du MENA, les cours des matières premières représentent actuellement un facteur de vulnérabilité supplémentaire pour les pays de cette région et également pour ceux de pays émergents et à faible revenu. Pour réduire leurs déficits, ces pays doivent entreprendre une réforme de leur système de subventions, tout en augmentant les recettes issues des taxes à la consommation et en élargissant les assiettes fiscales, préconise le même responsable. Citant certains pays comme l'Egypte, la Jordanie et le Maroc, M. Cottareli a considéré qu'ils avaient besoin d'ajuster leurs finances publiques, fragilisées par la hausse des prix de pétrole et l'augmentation des dépenses. Quant aux pays exportateurs de matières premières, il a préconisé que ces derniers devraient accroître les recettes qu'ils tirent des secteurs non liés à ces produits et mettre en place des dispositifs budgétaires qui soient en mesure de limiter les effets de la volatilité des cours à court terme et d'assurer la viabilité à long terme des finances publiques. Abordant également la situation dans les pays avancés, il a observé qu'ils continuaient à enregistrer des progrès dans la réduction de leurs déficits, tandis que beaucoup d'entre eux sont sur le point d'enregistrer des excédents qui leur permettront de stabiliser leurs ratios d'endettement. ‘‘C'est là un acquis important qui ne constitue, toutefois, qu'une première étape'', estime le rapport de l'institution de Bretton Woods cité par M. Cottareli, expliquant que l'endettement élevé de ces pays risque de freiner la croissance, limiter les marges de manœuvres potentielles des gouvernements et exposer les économies à d'autres chocs transmis par le marché. Relevant que les perspectives d'amélioration dans beaucoup de pays développés restent toutefois ‘‘timides'', il les a alors exhortés à ‘‘entreprendre un chemin long, difficile et incertain vers la viabilité des finances publiques''. En somme, a-t-il fait valoir, ‘‘l'ajustement des finances dans plusieurs pays à travers le monde s'est traduit par des taux de croissance faibles à court terme''. Selon lui, ‘‘nous ne pouvons prétendre que les ajustements menés n'ont pas eu de coûts mais cela ne signifie pas le report des autres ajustements qu'il faudra mener à une vitesse appropriée''.