Le FMI a été appelé à faire davantage pour aider les pays qui entreprennent des réformes difficiles, et à réviser les quotes-parts de façon qu'elles représentent réellement le poids des pays émergents et ceux en développement. Ce sont parmi les principales recommandations faites par le Comité monétaire et financier international du FMI (CMFI) réuni samedi à Washington dans le cadre de la réunion de printemps du Fonds et de la Banque mondiale, en présence du gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohammed Laksaci, qui s'est exprimé devant ce comité au nom du groupe des pays qu'il représente (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie). Abordant les pays émergents et pays en développement, le CMFI a relevé la nécessité pour ces deniers de mettre en place des politiques économiques permettant de reconstituer des marges de manœuvre et de se protéger contre les risques financiers. Cette instance du FMI a aussi noté que le FMI a accru son aide aux pays arabes en transition et s'est félicité des soutiens bilatéraux apportés jusqu'à présent. Faiblesse persistante de la croissance et la création d'emplois Concernant la conjoncture économique internationale, le CMFI a admis que l'action des pouvoirs publics a permis d'écarter les principaux risques immédiats, mais en observant que la croissance et la création d'emplois restent trop faibles. Faisant valoir que de nouveaux risques apparaissaient, tandis que plusieurs risques anciens subsistaient, il a alors exhorté les pays avancés à soutenir leur demande intérieure et à opérer des réformes pour s'attaquer aux faiblesses structurelles qui brident la croissance, tout en appliquant des plans budgétaires crédibles. Des plans crédibles de rééquilibrage à moyen terme des finances publiques restent essentiels, en particulier aux Etats-Unis et au Japon, a-t-il ajouté. Dans la zone euro, le comité a insisté sur l'assainissement des bilans des banques et la poursuite des réformes structurelles visant à accroître la productivité et l'emploi. Débloquer les fonds nécessaires pour les pays à faible revenu Pour ce qui concerne les pays à faible revenu qui se caractérisent par la persistance d'une croissance vigoureuse, il a pris note des changements que le FMI a apportés récemment à ses mécanismes en faveur de cette catégorie de pays, ainsi que du maintien temporaire du taux d'intérêt zéro. Dans ce sens, le CMFI a engagé les pays membres à débloquer le financement nécessaire pour que les prêts concessionnels du FMI soient autosuffisants, dans l'esprit de la décision de 2012 sur les bénéfices exceptionnels des ventes d'or. Le comité s'est dit, par ailleurs, déterminé à promouvoir la transparence dans le domaine de la fiscalité, ainsi que de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Réforme de la gouvernance du FMI Quant à la réforme de la gouvernance du FMI, il a engagé les pays membres qui n'ont pas encore pris les mesures nécessaires pour ratifier les réformes de 2010 à le faire sans tarder. ‘‘Nous restons déterminés à mener à bien la réforme de la structure des quotes-parts et de la gouvernance du FMI, qui est essentielle pour assurer la crédibilité, la légitimité et l'efficacité de l'institution'', a-t-il insisté. Pour ce qui est de la nouvelle formule de calcul des quotes-parts dans le cadre de la 15eme révision générale, ‘‘elle doit être simple et transparente'' et ‘‘produire des résultats qui soient globalement acceptables par les pays membres'', a-t-il préconisé. Tout réalignement, a-t-il poursuivi, devrait se traduire par une augmentation des quotes-parts en fonction de la position des économies dynamiques dans l'économie mondiale, et donc, probablement, par une augmentation de la part globale des pays émergents et en développement, et tout en préservant la participation et la représentation des pays les plus pauvres.