Les entraves à la croissance dans les pays du Sud proviennent des dysfonctionnements du système financier. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohammed Laksaci, a soulevé à Washington les principaux obstacles qui entravent encore la reprise solide et durable de la croissance mondiale, citant le poids de la dette publique et les dysfonctionnements du secteur financier des pays industrialisés. M.Laksaci a fait cette intervention au nom du groupe des pays qu'il représente (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie) à la réunion du Comité monétaire et financier international (Cmfi) auprès du Fonds monétaire international, dans le cadre des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale tenues du 8 au 10 octobre dans la capitale fédérale. S'exprimant sur les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, le gouverneur de la Banque d'Algérie s'est félicité des performances prévues en matière de croissance dans cette région (4,1% en 2010 et 5,1% en 2011) où des années de gestion macroéconomique prudente, des fondamentaux solides et des réponses robustes ont contribué à contenir les effets de la crise économique et financière internationale sur leurs économies et soutenu l'activité économique. Il a observé, néanmoins, que certains pays de cette région pourraient être négativement affectés par un ralentissement prolongé de la croissance mondiale ou de l'instabilité financière en Europe au vu des liens importants avec cette région. Abordant la question de la gouvernance au sein du FMI, M.Laksaci a souligné que le groupe qu'il représentait prend note du travail en cours relatif à la revue du mandat du Fonds et de sa gouvernance. A cet égard, a-t-il insisté, la 14e revue générale des quotes-parts en cours devrait déboucher sur un transfert significatif des quotes-parts en faveur des pays émergents et en développement dynamiques sans que ce transfert intervienne aux dépens d'autres pays émergents et en développement et des pays à faibles revenus. De plus, dans l'attente de la nécessaire révision de la formule de calcul des quotes-parts, celles de tous les pays émergents et en développement ainsi que celles des pays à faibles revenus se doivent d'être protégées contre toute baisse. D'autant plus que beaucoup de ces pays ont été négativement affectés lors des précédents réalignements des quotes-parts, a-t-il argumenté.