Des centaines de jeunes européens sont recrutés pour aller combattre en Syrie aux cotés de la rébellion ce qui en fait "une menace sérieuse" pour la sécurité de l'Union européenne, a prévenu jeudi le coordinateur de la lutte anti-terroriste de l'UE, Gilles de Kerchove. Se basant sur les données des 27 Etats de l'UE, M. de Kerchove a évalué devant une commission du Parlement européen "le nombre d'Européens présents en Syrie à quelques centaines". "Les combattants étrangers sont estimé à quelques milliers lorsqu'on ajoute ceux qui quittent les Balkans et l'Afrique du Nord", a-t-il précisé. Il a par ailleurs, qualifié "d'évolution inquiétante, l'attrait des jeunes pour la Syrie, où ils combattent aux côtés de groupes d'insurgés contre le régime de Bachar al-Assad, dont certains sont affiliés à des mouvances radicales, comme Al-Qaïda". M. de Kerchove, de nationalité belge, a regretté que le Parlement européen ait rejeté mardi le projet de création d'un fichier européen de données personnelles des compagnies aériennes, le PNR (Passenger Name Record). Il a en outre jugé indispensable d'améliorer la coordination avec des pays voisins de l'UE, en particulier la Turquie, par lesquels transitent les jeunes européens se rendant en Syrie. Le Centre international des études de la radicalisation (ICSR) du King's College de Londres avait estimé début avril qu'"entre 140 et 600 Européens se sont rendus en Syrie depuis le début de l'année 2011, ce qui représente entre 7 et 11% de l'ensemble des combattants étrangers". Selon l'étude, ils étaient originaires de 14 pays parmi lesquels la France (entre 30 et 92 combattants selon les estimations), l'Allemagne et le Royaume-Uni. Dans son rapport annuel sur le terrorisme, publié jeudi, Europol souligne que "les troubles en Syrie et au Yémen, ainsi que le futur incertain des paysages politiques égyptien et libyen ont eu un effet significatif sur la manière dont les groupes terroristes présentent leur lutte et justifient leurs actions violentes".