Le Conseil de sécurité a donné jeudi son aval pour la création d'une Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), et a également chargé le secrétaire général de l'ONU de nommer un représentant spécial pour le Mali. Selon la résolution adoptée par l'organe de décision de l'ONU, la MINUSMA sera composée de 12.600 Casques bleus et policiers, chargée à compter du 1er juillet 2013 d'assurer la relève de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), menée par l'Union africaine (UA), et ce, pour la sécurité et la stabilisation au Mali ''par tous les moyens nécessaires''. ''Nous savons que la situation est plutôt volatile'', a expliqué à la presse le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, après l'adoption de la résolution 2100 par les 15 membres du Conseil de sécurité. Il ne s'agit pas d'une Mission de contre-terrorisme Selon lui, ''il ne s'agit pas d'une mission d'imposition de la paix ni d'une mission de contre-terrorisme, il s'agit plutôt d'une mission de stabilisation''. L'objectif de la MINUSMA, a-t-il poursuivi, est d'aider l'Etat malien ''à retrouver son autorité légitime sur l'ensemble de son territoire pour qu'il puisse assurer la protection de sa population. Il va s'agir de soutenir le processus politique au Mali en coordination étroite avec l'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)''. Le mandat de la mission comprendra les activités en cours de la MISMA et du Bureau des Nations unies au Mali (BUNUMA), pour faciliter les contacts entre le gouvernement malien et les groupes d'opposition qui souhaitent participer à l'élaboration d'une solution politique, et préparer les élections présidentielles et législatives en juillet. ''La MINUSMA comprendra jusqu'à 11.200 membres du personnel militaire, y compris des bataillons de réserve pouvant être déployés rapidement à l'intérieur du pays selon qu'il conviendra, et 1.440 membres du personnel de police'', a affirmé le Conseil de sécurité, en demandant aux Etats membres de fournir des contingents et du personnel de police ayant les capacités et l'équipement nécessaires pour aider la MINUSMA à bien fonctionner et à bien s'acquitter de ses responsabilités. Selon l'ONU, la mission est officiellement établie pour une période initiale de 12 mois, mais les Casques bleus ne seront pas opérationnels avant le 1 juillet 2013 mais ''à condition que les principaux combats menés par les forces militaires internationales aux abords immédiats de la zone de responsabilité envisagée pour la MINUSMA ou dans cette zone auront cessé et que la capacité des terroristes de présenter une grave menace pour la population civile et le personnel international dans le voisinage immédiat de la zone d'opérations envisagée pour la MINUSMA ou dans cette zone aura été nettement réduite''. Les droits de l'homme sont un élément central du mandat Dans ce sens, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a expliqué que des rencontres sont prévues dans les jours à venir avec des pays susceptibles de contribuer avec des soldats et des policiers. Il a souligné que certains des contingents militaires de Casques bleus potentiels étaient déjà adéquatement équipés, alors que d'autres ont besoin d'être ''mis aux normes des Nations unies''. ''Les droits de l'homme sont un élément central du mandat. Nous allons devoir vérifier que le personnel est suffisamment préparé et nous allons renforcer les formations dans le domaine des droits de l'homme et du droit humanitaire international'', a souligné M. Ladsous, ajoutant qu'il est exigé des membres du personnel ''impeccables''. Par ailleurs, le Conseil de sécurité a autorisé Ban Ki-moon à prendre les mesures nécessaires pour veiller à la coopération entre missions, notamment entre la MINUSMA, la Mission des Nations unies au Libéria (MINUL) et l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), et à faire en sorte que des contingents et des biens soient transférés d'autres missions à la MINUSMA afin d'accroître l'efficacité et de réduire le coût des missions de la région d'Afrique de l'Ouest. Les 15 membres du Conseil ont également chargé M. Ban de nommer sans tarder un représentant spécial pour le Mali et chef de mission de la MINUSMA, sous l'autorité générale duquel seront placées, dès la date de sa nomination, la coordination sur le terrain de toutes les activités de l'organisation et de ses institutions, fonds et programmes au Mali, qui fera usage de ses bons offices et coordonnera l'action de la communauté internationale.