Le Libanais Rabih Abou Khalil et sa troupe ont transporté le public, dimanche soir lors de la 4e soirée du festival Dimajazz de Constantine, dans un monde musical magique où le oud (luth) côtoie avec bonheur la batterie, la basse et le saxophone. Compositeur et luthiste de talent, Abou Khalil, accompagné par Jarrod Cagwin à la batterie, Michel Godard au saxophone et Gavino Murgia à la basse, a offert, avec "Si tu me quittes", "Fish and chips and musty peas" et "Dreams of a dying city", une véritable "passerelle" entre les multiples traditions musicales du monde arabe et les diverses musiques savantes, populaires, qui ont donné naissance au jazz américain. Quelque peu interloqué au début, le public qui s'est massé, comme chaque soir, dans la petite salle du théâtre régional, a rapidement souscrit à la musique "fusionnée" de l'artiste du pays du Cèdre dont la maîtrise n'a d'égale que la virtuosité. La première partie de la soirée a été assurée par le pianiste italien Andrea Pozza qui a présenté, en l'absence, pour cas de force majeure, du saxophoniste Steve Grossman, un répertoire de morceaux extraits de compositions personnelles et des standards de jazz réarrangés et très applaudis par le public.