Les Nations unies n'ont toujours pas reçu de la Syrie le feu vert nécessaire pour qu'une équipe d'experts enquête sur place sur l'usage éventuel d'armes chimiques dans le conflit, a indiqué mardi le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky. "Jusqu'à présent nous n'avons pas encore ce dont nous avons besoin d'un côté et de l'autre, entre les autorités syriennes et le bureau (de l'ONU) chargé du désarmement, pour que cette mission puisse se rendre en Syrie", a expliqué M. Nesirky. Il a salué la volonté de coopération affichée par les autorités syriennes à propos de Khan al-Assal mais en ajoutant : "Cette coopération doit s'étendre à Homs, l'autre endroit qui fait l'objet d'accusations". Le gouvernement syrien, a-t-il indiqué, a envoyé une nouvelle lettre lundi à l'ONU "réitérant sa position selon laquelle l'enquête doit se limiter à Khan al-Assal." L'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar Jaafari a affirmé mardi que la Syrie ne laisserait pas entrer l'équipe d'enquêteurs de l'ONU tant qu'elle n'aurait pas reçu des informations détaillées et "crédibles" sur les accusations françaises et britanniques. "Il ne peut pas y avoir de mission d'enquête circulant librement en territoire syrien sur la seule foi de lettres contenant des accusations", a-t-il déclaré. "Nous n'avons pas encore reçu des informations sur ces allégations malgré nos demandes", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. L'ONU "devrait partager ces informations avec le gouvernement syrien et les autres membres du Conseil de sécurité, sinon ce problème essentiel ne pourra pas être traité". Si l'ONU accepte les conditions syriennes, une enquête sur le seul site de Khan al-Assal pourrait commencer "en moins de 24 heures", a-t-il affirmé. "Le gouvernement syrien ne ferme pas la porte à la possibilité d'enquêter sur les autres accusations" mais il veut d'abord en savoir plus sur les éléments recueillis par Londres et Paris. Les autorités syriennes ont échangé pas moins de 17 lettres sur ce dossier (neuf du côté syrien et huit envoyées par l'ONU), a affirmé l'ambassadeur, y voyant "une preuve de la coopération du gouvernement syrien". Pour M. Jaafari, la Syrie est en butte à des "accusations forgées de toutes pièces" de la part de "certains services de renseignement". Il a accusé l'opposition syrienne d'avoir utilisé lundi un "produit chimique" contre la population près d'Idleb (nord) afin de faire croire à l'utilisation d'armes chimiques par l'armée syrienne.