Des dizaines de milliers de manifestants au Bangladesh sont descendus dans la rue mercredi pour réclamer "la punition la plus sévère possible" pour les propriétaires d'ateliers de confection situés dans un immeuble qui s'est effondré la semaine dernière, faisant près de 400 morts. En dépit d'appels de la Première ministre, Sheikh Hasina, à garder "la tête froide", un vent de colère après le pire accident industriel de l'histoire de ce pays continuait de souffler dans les rues et les autorités craignaient des actes de violence et de vandalisme dans les usines de textile. Plusieurs milliers de travailleurs brandissant des banderoles et des drapeaux rouges scandaient des slogans hostiles aux propriétaires d'ateliers" en défilant dans les rues de Dacca. D'autres défilés étaient organisés dans les grandes villes du pays à l'occasion de la fête des travailleurs. Selon Kamrul Anam, l'un des dirigeants de la Ligue bangladaise du textile et de l'habillement, les ouvriers sont en colère après ce qu'ils considèrent comme le "meurtre" de leurs collègues. "Nous voulons la punition la plus sévère possible pour les responsables de cette tragédie", a-t-il dit. La police à Dacca chiffrait à environ 10.000 le nombre de manifestants lors d'un premier comptage mercredi matin. Le gouvernement au Bangladesh a annoncé un plan d'inspection des usines mais récusé les accusations de négligence dans les opérations de sauvetage et de récupération des corps ensevelis sous des tonnes de béton et d'acier. Sept personnes ont à ce stade été arrêtées et poursuivies pour homicide involontaire. Selon un dernier décompte de l'armée, qui a supervisé les opérations de secours, 393 corps ont été retrouvés sous les décombres du Rana Plaza, un immeuble de huit étages qui s'est effondré à Savar, près de la capitale.