L'organisation britannique militant en faveur des droits de l'homme ADALA a appelé jeudi l'ONU à intervenir "le plus rapidement possible" pour mettre un terme à la violence et assumer sa responsabilité face à la dégradation alarmante de la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. "La situation des droits de l'homme au Sahara occidental, loin de s'améliorer, ne fait que s'aggraver en raison de l'absence de volonté politique de la part du Maroc", a souligné cette ONG. "Le 25 avril 2013, quelques heures après que le Maroc ait promis au Conseil de sécurité de respecter les droits de l'homme au Sahara occidental, comme stipulé dans la résolution 2099, les forces de sécurité marocaines, sont violemment intervenues, sans avertissement, contre les Sahraouis sans défense pour mettre fin à leurs manifestations pacifiques", a rapporté ADALA. Cette ONG a mentionné dans son rapport "la répression, l'intimidation et le siège de villes, tous au moyen d'un déploiement étonnamment abusif et disproportionné de la police et de la force militaire, utilisées en permanence pour disperser des manifestations pacifiques". Selon ADALA, cette intervention s'est poursuivie pendant cinq jours consécutifs dans différentes villes du Sahara occidental faisant un grand nombre de victimes et causant la destruction des maisons de nombreux militants sahraouis. "Ces scènes ont été vérifiées par deux délégations, l'une d'Amnesty International et l'autre du Parlement européen qui se trouvaient au Sahara occidental durant cette période", a rapporté encore l'organisation. "C'est la manière par laquelle l'Etat marocain et ses autorités agissent envers les Sahraouis, notamment les femmes et les enfants, sans défense dans les territoires occupés (à) pourtant c'est un pays qui a récemment révisé sa Constitution et ses lois sur les droits de l'homme, y compris le droit de protester pacifiquement...", a souligné ADALA. Pour cette ONG, une fois de plus l'Etat marocain n'a pas tenu sa parole et les promesses faites à la communauté internationale, ce qui met ses défenseurs dans une situation "embarrassante". ADALA a lancé, à ce propos, un appel à la communauté internationale, aux organismes locaux de défense des droits humains, aux organisations internationales et aux gouvernements, pour intervenir et arrêter les violences perpétrées par les autorités marocaines au Sahara occidental contre les citoyens sahraouis sans défense. L'ONG a exprimé sa solidarité avec les victimes de l'intervention "brutale" commise par les autorités marocaines. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc lequel est soutenu par la France.