La production industrielle du secteur public algérien a augmenté de 1,6% en 2012, confirmant sa reprise entamée en 2011 avec 0,4%, a-t-on appris dimanche auprès de l'Office national des statistiques (ONS). Hors hydrocarbures, la croissance reste plus "importante" avec 5,4%, contre 2,4% en 2011, malgré un léger recul (0,1%) de la production des industries manufacturières due notamment à une baisse de production dans plusieurs secteurs, précise l'Office. Cette performance de la production industrielle du secteur public, qui confirme sa reprise en 2012, s'explique par une "amélioration" de 12% du secteur de l'énergie, contre 8,2% en 2011, et de 8% des industries des cuirs et chaussures, contre une baisse de 9,4% une année auparavant, grâce à un meilleur encadrement et une aide publique. Le secteur des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques (ISMME) a aussi participé à cette amélioration avec un bond de 7,5% en 2012, contre une baisse de 3,4% en 2011. Cette évolution positive est due aux performances enregistrées par certaines branches du secteur (ISMME), notamment la "sidérurgie-transformation-fonte-acier" avec 77,8%, la fabrication des biens d'équipements métalliques (26,4%) et la fabrication des biens de consommation métalliques (16,3%). Le secteur de la chimie, caoutchouc et plastique a également participé à ce regain de la production industrielle du secteur public avec une croissance de 1,5% en 2012 contre une chute de 5,5% en 2011. Cette situation s'explique essentiellement par une amélioration de 5,2% de la filière de fabrication des produits chimiques et 1,3% de celle de la fabrication des produits pharmaceutiques avec une hausse de 3,7% au 4è trimestre 2012, détaille l'office dans sa dernière publication sur l'indice de la production industrielle. Hydrocarbures et agroalimentaire en recul En revanche, les autres secteurs ont tous connu une baisse, il s'agit essentiellement des secteurs des hydrocarbures, mines et carrières, agroalimentaire, etc. La production dans le secteur des hydrocarbures a poursuivi sa tendance baissière en 2012 avec -5,6%, contre -3,6% en 2011. Ce résultat est perceptible au niveau de toutes les branches du secteur. Ainsi, la production dans les différentes branches du secteur a reculé : le pétrole brut et gaz naturel ont baissé de (6%), la liquéfaction du gaz naturel (8,6%) et enfin le raffinage du pétrole brut (7,8%). La production dans le secteur des "mines et carrières" continue également sa baisse avec 5,6% en 2012, de moindre ampleur que celle enregistrée en 2011 (-9,5%). Cette tendance est due à des baisses de production dans les filières de "l'extraction de sel" (29,7%), "l'extraction de pierre, argile et sable" (-4%), et enfin "l'extraction de minerai de phosphate" (-2,8%). Les industries agroalimentaires ont affiché une baisse de 2,8% en 2012 après une "hausse remarquable" de 21% en 2011. C'est le résultat du recul de 7,4% de la filière du travail de grains, et à celle des industries des tabacs et allumettes (7,5%). Le reste des activités du secteur, connaît des hausses plus au moins importante, notamment l'industrie du lait (7,9%) et la fabrication de produits alimentaires pour animaux (4,1%). L'office relève, par ailleurs, des baisses "importantes" dans la production industrielle d'autres secteurs en 2012. ll s'agit des textiles (-12,7%), bois, liège et papier (-11,4%), et matériaux de construction (-2,5%). Contrairement à 2011 et 2012, la production industrielle du secteur public a connu une baisse de 2,5% en 2010. L'industrie nationale, qui recèle des potentialités sous utilisées, souffre de problèmes liés à la gestion de l'innovation, à la compétitivité sur les marchés et à l'ouverture de l'économie, selon des experts. Afin de remédier à cette situation, le ministère de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, avait organisé une série de rencontres régionales afin de préparer une conférence nationale sur la production industrielle. Cette rencontre regroupera toutes les parties prenantes afin de participer à l'élaboration d"'une feuille de route" pour relancer durablement la production nationale et, par ricochet, améliorer le niveau des exportations hors hydrocarbures. Il s'agit de "prendre en charge concrètement les préoccupations des industriels et de jeter les bases d'une réactivation rapide et substantielle de la production nationale", selon le ministère. La production industrielle représente actuellement 0,8% de la production nationale et elle ne participe quÆà hauteur de 5% au produit intérieur brut (PIB) du pays, selon le ministère qui veut relever ce taux à 10% et plus.