Une conférence internationale sur la Somalie aura lieu, mardi à Londres, dans un contexte marqué par la poursuite des violences dans ce pays de la Corne de l'Afrique dévasté par plus de 20 ans de guerre civile. Deux jours avant la tenue de cette conférence, au moins 11 personnes ont été tuées dans un attentat suicide visant un véhicule gouvernemental à un carrefour, dans un quartier de la capitale somalienne, Mogadiscio, a indiqué dimanche la police. Selon un responsable de la police, Mohamed Adan, les occupants de la voiture officielle ont survécu. D'après le préfet du district de Hodan, où a eu lieu l'attentat, Abi Mohammed Dhabarey, il s'agissait d'"une délégation de haut niveau". Cet attentat est le dernier en date d'une série d'attaques meurtrières à Mogadiscio où les insurgés somaliens shebab, ont mené des attaques à la bombe et des opérations de guérilla contre le gouvernement de transition et ses alliés. L'attaque de dimanche n'a pas été revendiquée, mais elle survient au lendemain de l'appel d'un des chefs des shebab Ahmed Abdi Godane à "augmenter" les attentats afin, a-t-il dit "de paralyser" le gouvernement. La dernière opération spectaculaire revendiquée par les shebab remonte au 14 avril lorsqu'un double attentat à Mogadiscio avait tué 34 civils. Les shebab ont multiplié leurs attaques dans la capitale après en avoir été chassés par les forces africaines alliées au gouvernement somalien. Cependant ces insurgés restent très actifs dans une grande partie du pays. -Une conférence pour soutenir l'aide internationale- Le chaos qui règne en Somalie depuis 22 ans, suscite toujours la préoccupation de la communauté internationale. Dans ce contexte, Londres accueillera mardi prochain une conférence sur la Somalie qui réunira plus de 50 pays et organisations. L'objectif de cette conférence, coprésidée par le Premier ministre britannique David Cameron et le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, est de "soutenir l'aide internationale" dans ce pays, a indiqué récemment un communiqué publié sur le site internet du gouvernement britannique. Une nouvelle mission pour soutenir le gouvernement de transition Dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir les autorités somaliennes de transition qui peinent à rétablir l'ordre dans le pays, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi, dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, de mettre en place une nouvelle mission de l'ONU appelée "la Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie" (Manusom). Cette mission, qui sera créée d'ici le 3 juin pour une période initiale de douze mois renouvelable, aura pour mandat de "soutenir le processus de paix et de réconciliation mené par le gouvernement fédéral somalien" et de lui fournir des "orientations et conseils stratégiques en matière de consolidation de la paix et d'édification de l'Etat", selon le texte. Elle devra aussi "coordonner l'action des donateurs internationaux" et promouvoir le respect des droits de l'homme dans le pays, indique la résolution. La Manusom devrait compter environ 200 experts dans divers domaines (politique, finances, sécurité, droits de l'homme) et sera basée à Mogadiscio. Elle coopérera avec l'Amisom, la force de 17.000 soldats africains financée par l'ONU qui a connu d'importants succès militaires contre les insurgés shebab. Pour l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant, la Manusom "représente l'initiative la plus importante de l'ONU en Somalie depuis deux décennies". La mission "fournira cohérence et coordination au soutien international à la Somalie", a-t-il ajouté. Les Somaliens en proie à la famine et à l'insécurité alimentaire- Sur le plan humanitaire, la famine en Somalie a fait 260.000 morts en entre octobre 2010 et avril 2012 dont la moitié était des enfants âgés de moins de cinq ans, a déploré récemment le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). "L'ampleur de ces chiffres est vraiment troublante", a déclaré le coordonnateur humanitaire pour ce pays, Philippe Lazzarini. "Cette toute première étude scientifique sur la mortalité excessive pendant la crise somalienne confirme que nous aurions dû faire davantage avant que la famine ne soit déclarée, le 20 juillet 2011", a-t-il souligné.