A peine élu, lundi dernier, par le Parlement somalien, le nouveau président Hassan Cheïkh Mohamoud a été victime, hier, d'un attentat suicide revendiqué par les Shebab. Le nouveau président, qui rencontrait le chef de la diplomatie kenyane, Samson Ongeri, au moment de l'explosion, est sorti indemne de cette attaque qui a visé l'hôtel où il réside à Mogadiscio. « De telles attaques continueront jusqu'à ce que la Somalie soit libérée », a menacé Ali Mohamoud Rage, porte-parole des Shebab. Pourtant les insurgés islamistes avaient affirmé, après l'annonce des résultats du scrutin, qu'ils n'avaient rien de personnel contre Cheïkh Mohamoud sans le reconnaître comme président au motif que le régime somalien est manipulé par des pays voisins et l'Occident. Une réunion sur la Somalie, affaiblie par deux décennies de guerre civile, doit se tenir en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, fin septembre, qui devrait « permettre aux nouveaux dirigeants somaliens de consolider le partenariat avec la communauté internationale », a annoncé le SG des Nations unies, Ban Ki-moon, saluant le déroulement du scrutin et appelant les « acteurs somaliens et internationaux » à continuer à soutenir le processus de transition dans ce pays. L'élection d'un nouveau président en Somalie a également été fortement été accueillie favorablement. Au niveau continental, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, s'est félicité de l'élection qui s'est tenue de façon transparente et régulière. Il a noté que cette élection, dans le prolongement de l'adoption d'une nouvelle Constitution intérimaire et de l'élection d'un nouveau Parlement, marque la fin de la transition. « Ce faisant, elle ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire de la Somalie », a-t-il souligné. De son côté, la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton a déclaré que « cet événement souligne un grand jour dans l'histoire de ce pays, après une période transitoire qui a duré huit ans ». Les capitales occidentales ont particulièrement réagi à ce vote. Le Royaume-Uni l'a qualifié d'étape « importante » en vue d'« un processus politique renouvelé ». Pour la France, il s'agit d'« un moment particulièrement important de l'histoire » de ce pays. Les Etats-Unis ont exprimé l'espoir que cette élection ouvre une nouvelle ère pour cet Etat de la Corne de l'Afrique.