Environ 62.000 aveugles sont recensés en Algérie, a indiqué mardi à Alger le Pr Amar Ailem, affirmant que la première cause de la cécité dans notre pays était la cataracte. "Le nombre de non-voyants en Algérie est de 62.000 et la plus part des cécités sont causées par la cataracte qui est une maladie curable et réversible", a précisé le Pr Ailem, lors d'une conférence-débat, organisée au forum du quotidien national DK-News. La cataracte touche généralement les personnes âgées de plus de 60 ans et se caractérise par une opacité du cristallin, due au processus de vieillesse naturel. Cette maladie ophtalmique est "traitable" et "facilement opérable", a souligné le Pr Ailem qui a fait savoir que les interventions oculaires les plus pratiquées en Algérie était liées au traitement de la cataracte. Abordant les autres causes de cécité, le Pr Ailem a rappelé que le glaucome venait en deuxième position, ajoutant que cette maladie affectait 2 à 4 % de la population, à partir de 40 ans. Il a noté, à ce propos, que le nombre de glaucomateux en Algérie était de 500.000 à 600.000 et que ce chiffre allait être revu à la hausse si les citoyens n'étaient pas sensibilisés à cette affection oculaire. Le spécialiste a relevé que la baisse de vue survenait après la destruction de plus de 50 % des fibres optiques qui n'étaient plus récupérables. Afin de préserver son capital optique, le même intervenant a préconisé de se présenter en consultation ophtalmique au minimum une fois par an, dès 45 ans. Cette maladie est facilement prise en charge en Algérie et les collyres utilisés dans son traitement sont disponibles, a-t-il rappelé. Certains cas de non-voyance ne sont pas totalement irréversibles, selon le spécialiste, qui a fait savoir que la transplantation de cornée et d'autres tissus oculaires pouvait être envisagée avec succès. Pour se faire, le spécialiste a appelé à la révision du cadre législatif entourant la greffe d'organe pour plus de souplesse et de facilité. S'agissant des maladies ophtalmiques contagieuses et transmissibles, le spécialiste a parlé du trachome, déplorant le fait qu'il ne soit pas encore éliminé dans certaines régions sud du pays. Cette maladie se transmet par un micro-organisme et les facteurs de risques sont associés à la promiscuité, au manque d'hygiène et à l'absence d'eau dans quelques localités rurales. La mobilisation de quelques équipes d'ophtalmologues et généralistes dans les régions reculées du Sud commence à porter ces fruits, selon le Pr Ailem qui a appelé au maintien de cette politique sanitaire dans ces régions. Le Pr Ailem a par ailleurs évoqué le sujet de la répartition des ophtalmologues sur le territoire national et a souhaité voir plus de volontariat de la part de ces spécialistes pour se diriger dans les régions enclavées. "L'Algérie dispose actuellement de 12.000 ophtalmologues et pour atteindre un niveau équilibré dans ce domaine, il faudrait arriver au nombre de 25.000 spécialistes et mettre à leur disposition un plateau technique adéquat", a-t-il suggéré. Parallèlement à la formation des ophtalmologues, le Pr Ailem a recommandé d'assurer la formation des opticiens, tout en regrettant le déficit accusé dans ce domaine dans le secteur de la santé.