L'ONU a appelé mardi à une aide internationale coordonnée pour la Somalie, insistant sur un soutien au programme du gouvernement somalien à consolider ses institutions et à l'aider à prendre un nouveau départ. ''Nous avons connu des exemples d'assistance internationale mal coordonnée. Alors que nous nous préparons à lancer un nouveau pacte, soutenons la Somalie et son gouvernement en parlant d'une seule voix et en proposant une vision commune'', a déclaré le vice-Secrétaire général de l'ONU, M. Jan Eliasson, à l'occasion de la Conférence sur ce pays tenue mardi à Londres durant laquelle les participants ont reconnu le rôle des Nations Unies et de l'Union africaine dans ce pays de la Corne de l'Afrique. La Somalie a connu deux décennies d'affrontements tandis que le groupe extrémiste Al-Shabab s'est retiré en 2011 de la capitale Mogadiscio, et l'année suivante, de nouvelles institutions gouvernementales ont été établies, alors que le pays concluait une phase de transition de huit ans pour mettre en place un gouvernement démocratiquement élu. ''La lourde responsabilité du gouvernement somalien consiste à rédiger une constitution et à préparer des élections en l'espace de seulement trois ans'', a rappelé M. Eliasson, faisant référence à la date-butoir de 2016. Le numéro 2 de l'ONU a également mentionné les quatre priorités du gouvernement, qui ont servi de base à la Conférence de Londres : la sécurité, la primauté du droit, la coordination de l'aide internationale et la protection des citoyens. ''L'objectif reste pour les Somaliens de pouvoir assurer leur propre sécurité sans aide extérieure'', a-t-il insisté, ajoutant que des institutions ''capables'' et ''responsables'' étaient nécessaires pour y parvenir. Les structures sécuritaires sont soutenues depuis 2007 par la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM), qui bénéficie elle-même de l'appui du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS) et du Bureau d'appui des Nations Unies à l'AMISOM. En juin prochain, ces missions seront intégrées au sein de la toute nouvelle Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), dont le mandat, qui débutera le 3 juin, est en phase avec les priorités énoncées par M. Eliasson. S'agissant de la deuxième priorité, la primauté du droit, M. Eliasson a souligné l'importance d'une police, de tribunaux, de prisons opérationnels afin de garantir la sécurité et l'autorité de l'Etat. Les récente attaques meurtrières contre le palais de justice de Mogadiscio et l'assassinat du vice-procureur de la République ont été condamnées par le Secrétaire général et d'autres hauts fonctionnaires de l'ONU, préoccupés par la fréquence avec laquelle les magistrats et le système judiciaire dans son ensemble sont pris pour cible.