Le Pakistan se préparait vendredi sous tension aux élections législatives de samedi qui s'annoncent indécises entre le favori Nawaz Sharif, l'outsider Imran Khan et les autres partis, sous la menace persistante des attaques qui se sont poursuivies dans le nord-ouest. La campagne s'est achevée jeudi soir à minuit avec les derniers meetings passionnés des trois grands partis pour galvaniser les électeurs à la veille de ce scrutin jugé crucial pour la consolidation démocratique dans ce pays instable. La plupart des observateurs parient sur la victoire de la Ligue musulmane (PML-N, centre droit) de Nawaz Sharif, un magnat de l'acier déjà deux fois Premier ministre. Mais le score du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) de l'ex-gloire du cricket Imran Khan, sensation de la campagne, alimente les spéculations. Au pouvoir ces cinq dernières années, le Parti du peuple pakistanais (PPP), déjà plombé par son mauvais bilan économique et sécuritaire, a lui dû se résoudre à une campagne a minima après que les rebelles talibans eurent annoncé qu'ils viseraient les partis laïcs de la coalition sortante (PPP, ANP, MQM). Plus de 86 millions de Pakistanais sont appelés samedi à choisir leurs 342 députés de l'Assemblée nationale parmi 4 670 candidats, et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales parmi près de 11 000 autres. Les quelque 70 000 bureaux de vote seront ouverts de 08h00 (03h00 Gmt) à 17h00 locales (12h00 Gmt). La commission électorale pakistanaise commencera à distiller les premiers résultats samedi dans la soirée. Le gagnant du scrutin national sera appelé à former une coalition majoritaire, et s'il ne le peut le parti arrivé second, ce qui laisse de nombreuses hypothèses de coalition ouvertes, et promet d'intenses tractations dans les semaines qui suivront le vote. Ces élections vont permettre à un gouvernement civil de passer la main à un autre après avoir terminé un mandat complet de cinq ans, une première dans ce pays créé en 1947 et à l'histoire jalonnée de coups d'Etat.