Le double attentat à la voiture piégée, perpétré samedi dans le sud de la Turquie faisant au moins 46 morts et une centaine de blessés, a suscité de vives condamnations internationales dénonçant un "acte criminel", alors qu'Ankara le qualifie d"'acte de provocation". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a demandé que "les coupables soient rapidement identifiés et traduits en justice", a indiqué le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky. Ce double attentat a été qualifié par le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, d"attaques minables qui reflète une totale indifférence aux vies des civils". Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a pour sa part condamné ces attentats "horribles", disant dans un communiqué que "ces nouvelles horribles nous touchent tout particulièrement, nous tous qui travaillons en partenariat étroit avec la Turquie". Le président français François Hollande a exprimé dans un communiqué "sa solidarité avec le peuple et les autorités turcs", de même que le chef de la diplomatie britannique William Hague, qui a dit "nous nous tenons aux côtés du peuple de Turquie", dans un message sur son site internet. Condamnant avec "la plus grande force" les attentats à la voiture piégée qui ont fait de nombreux morts et blessés dans la ville de Reyhanli, du sud de la Turquie, l'Algérie a exprimé sa "pleine solidarité aux autorités et au peuple turcs". "Nous exprimons notre pleine solidarité aux autorités et au peuple turcs et nous adressons nos sentiments de sympathie et nos condoléances aux familles et aux proches des victimes dont nous partageons l'émotion", a indiqué le porte-parole du ministère de Affaires étrangères algérien, Amar Belani, estimant que "rien ne saurait justifier de tels actes". Pour l'Iran, ces attentats sont un "un acte terroriste sauvage et de tels crimes sont condamnables partout dans le monde". Ainsi, Téhéran a estimé, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qu'"il est du devoir de tous les pays de lutter contre le terrorisme". Le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement jordanien, Mohamedi Momani a de son côté qualifié ces explosions de "criminelles", rappelant "la position ferme de son pays qui réfute toute forme de violences". Le gouvernement des Emirats arabes unis (EAU) a "dénoncé avec force cet acte criminel", appelant la "communauté internationale à lutter ensemble contre le terrorisme qu'elle que soit sa forme ou son origine". Deux véhicules bourrés d'explosifs ont explosé samedi vers 10h55 GMT devant la mairie et la poste de Reyhanli (province de Hatay), une localité située à huit kilomètres d'un important poste-frontière avec la Syrie, faisant au moins 46 morts et une centaine de blessés. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière enregistrée en Turquie depuis plusieurs années et notamment depuis le début du conflit en Syrie voisine, il y a plus de deux ans. Ankara accuse des parties syriennes de lien avec les attentats Le ministre turc de l'Intérieur, Muammer Güler a accusé samedi des parties syriennes de lien avec les attentats, disant que "les personnes et l'organisation qui ont mené (l'attaque) ont été identifiées". "Il a été établi qu'elles étaient liées à des organisations soutenant le régime syrien et ses services de renseignement", a-t-il prétendu. Réfutant ces accusations, Damas a formellement démenti dimanche toute implication dans les attentats dans le sud de la Turquie, près de sa frontière. Le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, a affirmé que "la Syrie n'a pas commis et ne commettra jamais un tel acte car nos valeurs ne nous le permettent pas", ajoutant, "nous avons été attristés par la mort de martyrs" samedi dans la localité de Reyhanli. L'armée turque a envoyé samedi plus de troupes à la frontière avec la Syrie. Selon les médias turcs, des renforts militaires ont commencé à arriver à Reyhanli (province de Hatay). Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a lancé une mise en garde disant "nos forces de sécurité ont pris des mesures (...). Nous ne permettrons pas de telles provocations dans notre pays". Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a pour sa part souligné que "toutes les unités de renseignement" étaient à pied d'œuvre pour identifier les responsables de l'attentat.