Le FMI entend donner davantage de conseils pour aider ses pays membres à atteindre leurs objectifs en matière d'emploi et de croissance inclusive alors que le monde enregistre actuellement 200 millions de chômeurs, a indiqué le directeur général adjoint de cette institution financière mondiale, Min Zhu. Dans une entrevue au Bulletin du FMI, M. Zhu a observé que le chômage à long terme était élevé dont celui des jeunes, tandis que l'économie mondiale n'enregistre qu'une reprise modérée par rapport aux crises antérieures. Soulignant que la faible croissance et le chômage élevé constituent des "problèmes majeurs", ce haut responsable au FMI a fait savoir que les pays membres demandent de plus en plus à cette institution des conseils sur la façon de promouvoir la croissance et de soutenir la création d'emplois à la fois. Par ailleurs, il a constaté qu'au-delà du court terme, les pays sont confrontés aux répercussions de "mégatendances" à travers une intégration commerciale et financière de plus en plus poussée, les innovations technologiques et les mutations démographiques. Selon lui, ces facteurs ont tous des conséquences sur l'emploi, la croissance et les inégalités, avançant que les pays doivent procéder à des réformes structurelles profondes pour relever ces défis. Abordant la question de la croissance inclusive, il a expliqué qu'il s'agit de stimuler la croissance tout en créant de l'emploi productif, assurer l'égalité des chances de façon à ce que la croissance et l'emploi profitent à tous les segments de la société et corriger certaines inégalités de revenus, en particulier celles dont souffrent les pauvres et les couches vulnérables de la population. A ce propos, il a soutenu que cette croissance inclusive était importante car "il y a des raisons de croire que de fortes inégalités peuvent mettre en péril le niveau et la stabilité de la croissance à long terme". M. Zhu a également relevé que la différenciation homme-femme est un point important à prendre en considération pour soutenir une croissance inclusive. En effet, a-t-il poursuivi, le taux d'activité des femmes reste constamment inférieur à celui des hommes et n'a augmenté que légèrement ces dernières décennies pour atteindre 52 % alors qu'une hausse de ce taux peut faire augmenter le PIB potentiel dans de nombreux pays.