Avis - Le crédit à la consommation, interdit depuis 2009, «défavorisait surtout les industries locales», selon le FMI. D'autres mesures, «loin de la suppression pure et simple, pouvaient être envisagées», estime le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI Zeine Ould Zeidane. Sur le plan budgétaire, l'expert a notamment recommandé à l'Algérie de plafonner le recours annuel au FRR (Fonds de régulation des recettes) et de procéder à «plus d'affichage budgétaire» surtout en ce qui concerne les subventions indirectes. «Il faut qu'il y ait un message clair sur les dépenses fiscales de l'Etat», a-t-il préconisé. Revenant sur la législation régissant l'investissement en Algérie, l'expert du FMI a remis en cause l'application de la règle 51/49 % depuis 2010. «Le Fonds a enquêté sur 88 pays et a pu constater qu'aucun d'entre eux n'appliquait cette règle de façon systématique, hormis quelques exceptions pour les secteurs stratégiques», a-t-il argumenté. Le FMI a néanmoins salué les résultats enregistrés par l'Algérie sur le plan macrofinancier ainsi que la détermination des autorités à mettre en œuvre une politique économique visant le développement, la croissance et l'emploi. Cependant, ces résultats restent, selon cette institution, bien en deçà «des attentes en matière d'emploi, en dépit des potentialités considérables que recèle l'Algérie». Si le taux de chômage a baissé à 10 % en 2011, celui des jeunes reste élevé et atteint 20,4 %, une situation qui «nécessite une attention particulière», selon le représentant du FMI. Le chômage chez les diplômés de l'Enseignement supérieur est aussi préoccupant, selon lui, puisqu'il est à 15,2 % et montre surtout que ce département «n'est pas assez orienté vers le marché de l'emploi». Pour faire face à cette situation, Ould Zeidane recommande à l'Algérie d'assainir le climat des affaires en renforçant le fonctionnement de l'Administration, combattre «clairement le secteur informel depuis ses sources» et augmenter la capitalisation boursière. Il a proposé dans la même perspective d'accorder plus d'attention à la productivité et, évidemment, réduire au maximum la vulnérabilité envers les hydrocarbures en encourageant les exportations dans les autres secteurs. Les «potentialités énormes» que recèle l'Algérie sur plusieurs plans lui permettent d'atteindre, avec la réunion de certaines conditions, une croissance de 6 % et de réduire le taux de chômage à 5 % à moyen terme, a, par ailleurs, estimé cet expert. «Vu la taille de son marché, celle de sa population et ses disponibilités financières, l'Algérie dispose d'un grand potentiel de croissance notamment dans le secteur de l'agriculture, del a pétrochimie, de la pharmacie, du tourisme, des TIC et des services en général», a affirmé Zeine Ould Zeidane.