Les représentants d'une centaine de pays et d'organisations sont réunis, mercredi à Bruxelles, à la conférence internationale de haut niveau pour une sortie de crise au Mali dans le but de mobiliser près de deux milliards d'euros visant à contribuer à la reconstruction de ce pays du Sahel, fragilisé par une crise sécuritaire et humanitaire depuis 2012. Cette réunion de haut niveau sous le thème "Ensemble pour le renouveau du Mali" se tient avec la participation du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L'objectif de la conférence est de lever 1,96 milliard d'euros, une somme qui correspond à 45% du montant du Plan pour la Relance durable du Mali présenté par les autorités maliennes pour remettre en marche le pays sur deux ans (2013-2014). Cette réunion, qui se propose d'examiner les questions économiques au Mali, "s'intègre parfaitement dans la vision algérienne sur l'indivisibilité de la sécurité et du développement", avait souligné mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. L'Algérie avait lors de la conférence des donateurs sur le Mali, organisée par l'Union africaine (UA) fin janvier dernier à Addis-Abeba, accordé une aide sur le triple plan financier, militaire et humanitaire au Mali, destinée notamment "au développement et au renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité malienne", mais aussi pour permettre aux autorités maliennes de "faire face à la situation humanitaire difficile". Aussi, l'Algérie demeure fermement engagée à continuer de soutenir les efforts du Mali pour le recouvrement de son intégrité territoriale, dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé et la recherche d'une solution politique, à travers un dialogue inclusif inter-malien. Le président malien appelle à fournir près de deux milliards d'euros La conférence de Bruxelles vise à contribuer à la reconstruction du Mali, pays du Sahel fragilisé par une crise sécuritaire et humanitaire depuis 2012, et accompagner le processus de stabilisation tant sur le plan politique qu'en matière de développement. Le président malien M. Diancounda Traoré qui co-préside la conférence de Bruxelles avec son homologue français François Hollande et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, a exhorté "les pays bailleurs à fournir près de deux milliards d'euros d'aide à son pays pour parvenir à sa reconstruction" sur deux ans. Dans cette optique, l'Union européenne a annoncé qu'elle allait apporter 520 millions d'euros, un "soutien essentiel pour établir un Mali stable et prospère", a déclaré M. Barroso après avoir reçu le président Traoré à Bruxelles. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé, par voix de son secrétaire général, ses 57 Etats membres à contribuer "généreusement" à cette conférence pour aider à instaurer une paix durable dans ce pays. Le président Hollande devrait, pour sa part, annoncer dans la journée que la France, premier partenaire bilatéral, apportera 280 millions d'euros pour les deux ans, selon une source diplomatique. "Les dons seront substantiels", a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à l'ouverture de la conférence. "Il s'agit d'aider les Maliens à construire un nouveau Mali (...) Il faut agir de front sur la sécurité, la démocratie et le développement", a-t-il ajouté. Le directeur général adjoint du Fond monétaire international (FMI), Min Zhu, a qualifié mardi de "sérieux" et d'"ambitieux" le plan malien. Il a insisté sur la nécessité de faire en sorte que "l'aide soit gérée de manière efficace" et que "la lutte contre la corruption" soit une priorité. Après la présentation par le gouvernement malien des priorités de développement pour 2013-2014, la conférence exprimera son soutien à la stratégie de relance du Mali et enregistrera les engagements financiers de la communauté internationale et des institutions financières internationales. La conférence sera clôturée par la signature de plusieurs conventions de financement. Alors que la communauté internationale se mobilise pour une sortie de crise au Mali, le président malien de transition, Dioncounda Traoré, a assuré lors d'une déclaration mardi à Bruxelles que "ni lui ni aucun membre du gouvernement, ne serait candidat" à la prochaine élection présidentielle dans son pays, s'engageant à tout faire pour que le scrutin débute le 28 juillet prochain. "Nous ferons tout pour que le 28 juillet, les élections commencent", a déclaré M. Traoré, ajoutant "je ne serai pas candidat, le Premier ministre ne sera pas candidat, les ministres ne seront pas candidats". "Nous voulons donner le maximum de chances au peuple malien d'avoir des élections transparentes", a-t-il insisté.