ABEBA- Le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a condamné jeudi à Addis-Abbeba avec la "dernière énergie" les attentats terroristes qui ont visé le nord du Niger. "C'est une manifestation supplémentaire du terrorisme que nous condamnons avec la dernière énergie", a déclaré à l'APS M. Lamamra en marge des travaux de la 23ème session du Conseil exécutif de l'UA. Vingt-trois personnes, dont 18 militaires nigériens, un civil et quatre kamikazes, ont été tuées jeudi dans l'attentat contre un camp militaire à Agadez, dans le nord du Niger, selon un dernier bilan officiel. Un autre attentat à Arlit, plus au nord, sur un site d'uranium d'Areva, a tué le kamikaze et, selon le groupe français, fait 13 blessés parmi les travailleurs de ce groupe. Il a expliqué qu'aujourd'hui la région sahélo-sahélienne, avec l'Afrique du Nord, "est exposée aux violences terroristes", ajoutant que "ce qui s'est passé en Libye a engendré beaucoup de dissémination d'armement dans la région". "Toute la région est exposée (à la menace terroriste). On ne sanctuarise pas une région ou un pays contre cette menace", a-t-il relevé. "C'est la détermination à combattre le terrorisme et la volonté de coopérer au niveau de la région qui importe le plus", a souligné M. Lamamra, rappelant que les services de sécurité de la région de l'ensemble des pays voisins du Mali ont tenu une réunion importante le 18 avril dernier à Bamako. Il a annoncé la tenue prochaine d'une autre rencontre similaire à Abidjan (Côte d'Ivoire). "Nous sommes conscients de la nécessité impérieuse de renforcer cette coopération. La vigilance s'impose également dans la région et au-delà", a-t-il affirmé. M. Lamamra a appelé à redoubler d'effort de coopération à travers les échanges d'information entre les services de renseignement, le travail de proximité et la poursuite de l'action sur les causes profondes du terrorisme. "Nous croyons fortement, en ce cinquantenaire de l'UA et de l'OUA (Organisation de l'unité africaine), à la nécessité de solutions africaines aux problèmes africains et le reste de la communauté internationale doit davantage se mobiliser à nos côtés", a affirmé, par ailleurs, M. Lamamra. Sur la situation au Mali, il a indiqué que le problème malien "peut être réglé et des efforts en ce sens ont été faits par le passé". Toutefois, un certain nombre d'accords ont été conclus mais n'ont pas toujours été appliqués. La dimension économique a manqué, faibli et failli et la communauté internationale ne s'est pas mobilisée", a-t-il regretté. Il a rappelé que l'Algérie a été le seul pays à avoir donné 10 millions de dollars pour la mise en oeuvre de la dimension économique suite à l'accord conclu récemment à Alger entre les Touaregs et le gouvernement malien. "Nous sommes très loin des 3 milliards de dollars annoncés récemment à Bruxelles", a-t-il relevé, exhortant la communauté internationale à se mobiliser afin d'apporter des solutions "vraies et s'inscrivent dans la durée".