La délégation syrienne auprès des Nations unies à Genève a dénoncé la tenue d'un débat urgent sur la Syrie au sein du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, et a quitté la salle après avoir avoir déclaré son «retrait de ce débat stérile». «Considérant que le véritable objet de cette session est d'attiser la flamme du terrorisme dans mon pays (...), ma délégation déclare son retrait de ce débat stérile», a déclaré le représentant syrien auprès de l'ONU, Faysal Khabbaz Hamoui, expliquant que sa délégation ne reconnaît pas la «légitimité de cette session, ni celle d'aucune résolution malveillante». Auparavant, la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a exigé devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» en Syrie afin de mettre fin aux violences et permettre à l'ONU de venir en aide aux populations. «Il doit y avoir un cessez-le-feu humanitaire immédiat pour mettre fin aux combats et bombardements», a déclaré Navi Pillay, s'exprimant dans un «débat urgent» sur la Syrie devant les 47 Etats membres du Conseil. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a jugé hier «important» que le gouvernement syrien coopère avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a demandé une trêve quotidienne d'au moins deux heures et souhaite évacuer les blessés. «Bien qu'il reste difficile de déterminer avec précision le nombre de victimes, en date du 15 février 2012, le gouvernement nous a fourni ses propres chiffres de 2 493 civils et 1 345 soldats et responsables policiers tués entre le 15 mars 2011 et le 18 janvier 2012», a-t-elle ajouté. La responsable de l'ONU pour les droits de l'Homme a toutefois précisé que selon les informations dont elle dispose, «le nombre effectif de victimes pourrait largement dépasser ces chiffres». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la répression de la contestation par le régime de Bachar al-Assad a fait plus de 7 600 morts en 11 mois. Le 13 février, Mme Pillay avait déjà dénoncé la situation en Syrie devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. «Depuis lors, mon Bureau a reçu des rapports inquiétants faisant état d'une rapide détérioration des droits de l'Homme et de la situation humanitaire», a déploré la Haut commissaire. «De récents rapports indiquent en outre que l'armée syrienne et les forces de sécurité ont lancé des campagnes massives d'arrestation, détenant de façon arbitraire des milliers de manifestants, ainsi que des activistes et d'autres personnes soupçonnées d'activités antigouvernementales», a-t-elle dit. Hier, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU débattait de la «crise humanitaire» en Syrie, à travers un projet de résolution proposée par la Turquie, le Qatar, le Koweït et l'Arabie Saoudite, appelant le régime de Bachar al-Assad à autoriser un accès «sans entrave» à l'ONU et les agences humanitaires pour aider la population, notamment à Homs.