Les travaux de la 5e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (TICAD V) débuteront samedi dans la capitale nippone et seront axés sur le développement et la sécurité. Plus d'une cinquantaine de pays africains sont attendus à Yokohama (région de Tokyo) du 1er au 3 juin prochain pour participer à cette réunion, co-organisée avec l'ONU, la Banque mondiale et l'Union africaine (UA), qui a pour thème cette année : "Main dans la main avec une Afrique plus dynamique". La Conférence vise à promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre le Japon et l'Afrique et fournit l'occasion de renforcer la coopération et le soutien aux réformes politiques, économiques et de développement dans le continent. Lancé en 1993, le sommet de la TICAD, qui se tient régulièrement tous les cinq ans au Japon, vise à promouvoir un dialogue de haut niveau entre l'Afrique et ses partenaires clés pour parler de ses énormes défis comme le développement économique, la pauvreté et les questions sécuritaires. Selon des sources africaines concordantes, l'objectif recherché par les organisateurs, dont le gouvernement du Japon, l'Union africaine et les bailleurs de fonds, est de permettre aux africains de s'approprier leur processus de développement en vue de nouer des partenariats internationaux entre tous les acteurs. La dernière édition s'était tenue en 2008 à Yokohama. Le Japon "doit absolument renforcer ses liens avec les pays africains", face à la poussée de ses voisins et concurrents, Chine et Corée du Sud, estime Yasunori Nakayama, un haut dirigeant du ministère japonais du Commerce. Il relève que le commerce du Japon avec l'Afrique ne représente qu'un cinquième de celui de la Chine avec ce continent et ses investissements directs sont huit fois moins importants. En 2012, le Japon a accordé à l'Afrique via la TICAD une aide de 1,3 milliard de dollars pour lutter contre les changements climatiques. Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, annoncera, lors de cette conférence, de nouvelles aides au développement et la croissance, notamment un plan pour aider l'Afrique sub-saharienne à doubler sa production de riz d'ici à 2018 pour atteindre 28 millions de tonnes. La Chine a aussi annoncé en juillet 2012 un doublement de ses crédits à l'Afrique à 20 milliards de dollars. Ce pays asiatique est devenu depuis 2009 le premier partenaire commercial de l'Afrique. Les échanges sino-africains auraient frôlé 200 milliards de dollars en 2012. Lors des récentes festivités du 50ème anniversaire de l'Union africaine, le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a résumé en quelques chiffres le nouvel attrait de l'Afrique : le PIB du continent a doublé en dix ans, et en 2050 il y aura environ 2,2 milliards d'Africains.