Les autorités maliennes et les groupes armés touaregs occupant la ville de Kidal, dans le nord-est du Mali, se retrouvent vendredi à Ouagadougou, au Burkina-Faso, pour des discussions en vue de trouver un accord afin de permettre la tenue de la présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le pays. Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne pour l'Afrique de l'Ouest, "va rencontrer les différentes parties et par la suite il y aura les pourparlers directs", avait indiqué mercredi une source proche de la médiation. Tiébilé Dramé, émissaire de Bamako pour le nord du Mali, et la délégation conjointe du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), groupes armés touareg occupant Kidal, doivent participer aux négociations. Selon des acteurs de ces discussions, l'objectif est de trouver un compromis d'ici le lundi 10 juin Lancées par la médiation le 27 mai, ces discussions entre Bamako et les groupes armés sont censées aboutir à un accord sur Kidal, où les groupes touareg refusent le retour de l'armée malienne, afin de permettre la tenue de la présidentielle prévue le 28 juillet sur tout le territoire malien. Combats dans le nord-est, l'armée malienne consolide ses positions Ces discussions interviennent deux jours après de violents affrontements entre des soldats maliens et des rebelles du MNLA dans la région d'Anefis, localité située au sud de Kidal, contrôlé par le mouvement rebelle depuis fin janvier et qui refuse la présence de l'armée et de l'administration maliennes dans la ville. Jeudi, le porte-parole de l'armée malienne, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga a affirmé que les soldats étaient en train de "renforcer et consolider" leurs positions à Anefis "en attendant des conditions favorables à la poursuite de l'opération" vers la ville de Kidal. Une source militaire régionale a assuré de son côté que depuis mercredi "tout le secteur d'Anefis est sous le contrôle total de l'armée". Ces combats ont fait "30 morts" du côté de la rébellion et deux soldats maliens blessés, selon un nouveau bilan communiqué par le porte-parole de l'armée. Le vice-président du MNLA, Mahamadou Djeri Maïga avait déploré la situation, affirmant ne pas vouloir régler le conflit par la guerre. Le dirigeant du MNLA a appelé le médiateur Bourkinabé à "amener les autorités maliennes à la raison". Les soldats maliens s'étaient déployés mardi dans la région de Kidal en vue "de ramener la paix et la sécurité sur l'ensemble du territoire national, favoriser le retour de l'administration et le bon déroulement" de la présidentielle "dans un environnement sécurisé et à la date indiquée", a souligné le gouvernement malien dans un communiqué publié la veille. Dans un geste en direction des groupes armés, le gouvernement Les autorités a fait part de "sa disponibilité au dialogue pour recouvrer l'unité nationale et l'intégrité du territoire". Washington et Paris pour un règlement pacifique La situation qui prévaut à Kidal, a été dénoncée par les Etats-Unis qui ont appelé un "règlement négocié urgent à Kidal qui puisse permettre (...) la tenue de l'élection présidentielle sur tout le territoire malien le 28 juillet". Les Etats-Unis, qui ont applaudi et soutiennent l'opération militaire française au Mali, ont toujours plaidé pour qu'elle s'accompagne d'un processus électoral et de démocratisation à Bamako et dans le reste du pays. De son côté la France, intervenue en janvier dans le nord du Mali en soutien à l'armée malienne contre des groupes armés, à plaidé une reconquête "pacifique" du Nord, en particulier de Kidal. "Ce sont les modalités de ce redéploiement qui doivent être précisées. Nous souhaitons qu'il s'effectue de manière pacifique, en évitant toute victime civile", a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot. Paris a également invité les groupes armés touaregs "à déposer les armes et à poursuivre les discussions avec les autorités maliennes". La France espère pouvoir passer la main à ces Casques bleus le 1er juillet pour stabiliser le pays en vue d'élections de juillet. Quelque 6.500 soldats africains, venus des pays d'Afrique de l'Ouest et du Tchad, se trouvent déjà au Mali. Ils devraient être intégrés dans les quelque 12.600 Casques bleus de la Misma.