Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan n'exclut pas l'organisation d'un référendum à Istanbul sur le projet d'aménagement de la place Taksim, à l'origine de la fronde antigouvernementale en Turquie, a annoncé mercredi le gouvernement. "Nous pourrions soumettre cette question à un vote populaire à Istanbul (...) en démocratie, seul la volonté du peuple compte", a déclaré à Ankara le vice-Premier ministre Huseyin Celik, à l'issue d'une longue réunion entre M. Erdogan et des "représentants" des manifestants. M. Celik, qui est aussi porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, a une nouvelle fois demandé aux quelques centaines de manifestants qui occupent toujours le petit parc Gezi, adjacent à la place Taksim, de le quitter "le plus vite possible". "Le parc Gezi doit être évacué le plus vite possible. Nous ne pouvons bien sûr pas accepter que ces manifestations se poursuivent éternellement", a-t-il déclaré. "La vie doit revenir à la normale dans le parc Gezi (...) je crois qu'après ce geste de bonne volonté (l'éventualité d'un référendum, ndlr), les jeunes vont décider de quitter le parc Gezi", a dit le vice-Premier ministre. La police est intervenue brutalement le 31 mai pour évacuer les occupants du parc Gezi, voué à la destruction dans le cadre d'un projet d'aménagement de la place Taksim, provoquant un large mouvement de contestation contre le gouvernement qui agite depuis près de deux semaines toute la Turquie.