La police turque a repris mardi le contrôle de la place Taksim à Istanbul, théâtre depuis plusieurs jours d'un mouvement de protestation antigouvernementale qui secoue la Turquie depuis douze jours, ont rapporté des médias. Les forces de l'ordre, secondées par des blindés munis de canons à eau, ont pris d'assaut les barricades érigées sur certaines avenues menant à la place et dispersé les manifestants à grand renfort de gaz lacrymogènes. Auparavant, la police turque avait dispersé plusieurs centaines de manifestants sur cette place, selon les médias. L'objectif de cette opération n'était pas de chasser les manifestants du parc, mais d'enlever les pancartes et les dessins sur la place, avait indiqué sur Twitter le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu. A peine réinstallés au centre de la place, les policiers ont dispersé dans les rues environnantes des centaines de jeunes manifestants casqués et équipées de masques à gaz, qui ont riposté par des jets de pierres et de cocktails Molotov, selon des médias. Mais des échauffourées étaient toujours en cours sur la place, où la police repoussait régulièrement les manifestants en tirant des grenades lacrymogènes et des petites billes en plastique ou en faisant usage de canons à eau. La police n'est en revanche pas intervenue pour déloger les centaines de militants qui occupent le parc Gezi, adjacent à la place, dont la destruction annoncée a donné le coup d'envoi de la fronde contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan le 31 mai.