Le premier round des négociations pour l'établissement d'une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne sera lancé le 8 juillet prochain à Washington, a indiqué lundi le porte-parole de la Maison-Blanche. Le "Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l'Investissement" sera un accord commercial et d'investissement ''ambitieux et de haut de gamme'' qui devra permettre de renforcer davantage les exportations américaines vers l'UE dont le montant a atteint les 458 milliards de dollars en 2012, selon la présidence américaine. Cet accord entre ces deux économies, qui comptent 800 millions de consommateurs et qui représentent la moitié du PIB mondial, vise également à augmenter les investissements entre les deux parties dont le montant global est le plus important au monde en matière d'investissements réciproques avec un stock d'investissements de 3.700 milliards de dollars en 2011 entre les Etats-Unis et l'UE. Selon le porte-parole de la Maison-Blanche, les pourparlers porteront respectivement sur l'élimination des barrières tarifaires et la réduction des coûts des barrières non tarifaires relatives aux marchandises dont les produits agricoles, sur l'obtention d'un meilleur accès au marché des services, ainsi que sur l'harmonisation des normes et réglementations. Mais selon les experts, les négociations entre ces deux grandes puissances économiques transatlantiques s'annoncent complexes quant à la mise en place de la plus grande zone de libre-échange tant qu'il sera difficile d'arracher les concessions pour préserver certains secteurs qui sont actuellement protégés par chacune des deux parties. Parmi les gros dossiers qui, fort probablement, feront l'objet de frictions lors des pourparlers figure celui de l'agriculture à l'égard duquel l'UE est plus rigoureuse que les Etats-Unis en matière de respect des normes alimentaires. C'est le cas, entre autres, des organismes génétiquement modifiés (OGM) : alors que l'UE est soumise à une forte pression interne pour réduire les importations d'aliments génétiquement modifiés, les Etats-Unis subissent la pression de ses lobbys agricoles pour forcer l'UE à accepter les importations de ce type de produits. Outre la régulation financière et les banques et l'industrie militaire, l'autre pierre d'achoppement attendue est celle de l'ouverture des marchés publics où les Etats-Unis affichent un protectionnisme autorisé actuellement par une loi qui réserve 68% de ce secteur aux entreprises américaines. Conscient des difficultés des négociations mais classant ce projet de zone de libre-échange avec l'UE parmi les priorités de son second mandat présidentiel, le président Barack Obama a admis lundi, en marge du sommet du G8 qui se tient à Lough Erne (Irlande du Nord), qu'il allait y avoir des ''sensibilités'' des deux parties américaine et européenne lors des pourparlers à venir. Alors que la finalisation de cet accord est prévue dans deux années au maximum, les négociations seront suivies de très près par les groupes d'intérêt américains et européens de par les gros enjeux et intérêts à préserver.