Quinze personnes ont été tuées vendredi en Irak dans des attaques ciblant la police et la milice Sahwa, qui combat Al-Qaïda, portant à près de 1.500 le nombre de tués en trois mois dans le pays, ont indiqué des sources sécuritaires dans un nouveau bilan. "Un précédent bilan faisait état de 10 morts. Neuf personnes sont mortes et 21 ont été blessées, en majorité des membres de Sahwa, quand deux bombes ont explosé à Ramadi", la grande ville de la province d'Al-Anbar, à 100 kilomètres à l'ouest de Baghdad, a affirmé le colonel Joubeir Nayef, membre de Sahwa. Il a précisé qu'une première bombe placée sur la voiture d'un officier de Sahwa a explosé avant qu'une seconde, posée en bord de route, ne détonne au milieu d'un attroupement qui s'était formé. Le docteur Ahmed al-Aani de l'hôpital général de Ramadi a confirmé le bilan des victimes. Sahwa a été formée en 2006, au plus fort du conflit confessionnel qui a suivi l'invasion américaine, sous la houlette de chefs tribaux dans les régions sunnites. Au sud de Baghdad, un officier de Sahwa a été retrouvé mort vendredi au lendemain de son enlèvement et à Charqat, au nord de la capitale, un combattant de Sahwa a été tué et quatre autres blessés dans une fusillade. Toujours au nord de Baghdad, près de la ville de Doujaïl, un attentat suicide ciblant un groupe de policiers a tué quatre personnes et en a blessé une dizaine, ont indiqué des responsables. Les attaques de vendredi sont les dernières d'une série de violences qui a tué plus de 140 personnes cette semaine, dont 27 jeudi, principalement dans des attaques contre des cafés. Elles ont porté à 411 le nombre de morts en Irak en juin, troisième mois consécutif où le seuil de 400 est dépassé selon un bilan de services sécuritaires. Au cours des deux mois précédents, plus d'un millier de personnes ont été tuées selon ce décompte. Pour les mois d'avril et mai, les données rassemblées par les Nations Unies aboutissent toutefois à un bilan de plus de 1.750 tués. Le représentant de l'ONU dans le pays, Martin Kobler, a prévenu que l'Irak était "prêt à exploser" et risquait de renouer avec le conflit confessionnel des années 2006-2007.