ABBES- La Commissaire du festival international des danses populaires de Sidi Bel-Abbès, Mme Halima Hankour, se montre ''optimiste'' quant à la réussite de la 9ème édition de ce rendez-vous bien ancré dans le paysage culturel de la capitale de la Mekkara. '' Le fait de faire venir treize troupes étrangères est en soi un retentissant succès, sachant toutes les tensions et crises qui minent le monde d'aujourd'hui'', a expliqué, samedi à l'APS, la commissaire du festival et également directrice de la culture de la wilaya de Mostaganem. Elle estime que cette forte participation étrangère montre que l'Algérie « a retrouvé sa stabilité et sa sérénité, regagné la confiance de ses partenaires et brisé tous les stéréotypes qui collaient à son image ». Pour cette 9ème édition du festival, Mme Hankour souligne deux faits marquants : la poursuite du soutien indéfectible à la cause palestinienne, matérialisé par la programmation d'une chorale d'enfants venus des territoires occupées et la présence d'une troupe de danses bretonne dénommée ''Ketiad'', qui représente la France, après trois années d'éclipse. ''Cette participation est très symbolique et significative car, elle coïncide avec le cinquantenaire de l'indépendance nationale. Indirectement, la France participe avec le peuple algérien à la commémoration de cette date importante de notre histoire'', a-t-elle indiqué. Après neuf éditions de ce rendez-vous culturel, la même interlocutrice estime qu' ''un long chemin reste à faire même si le festival est aujourd'hui bien ancré à Sidi Bel-Abbès et demeure incontournable''. Pour Mme Hankour, il est nécessaire de dépasser le volet festif et spectaculaire pour ''entamer un travail de réflexion, de recherche et d'investigation sur les danses et les arts populaires en général''. Dialogue entre les cultures et message de paix ''Les danses populaires font partie de l'identité nationale qu'il faille étudier sociologiquement, anthropologiquement et musicalement. Les danses populaires font partie de la vie. Les spécialistes, les chercheurs et les universitaires doivent approfondir leurs travaux pour mieux comprendre ces faits sociaux et culturels'', a-t-elle souligné. La commissaire du festival estime qu'il est nécessaire ''de préserver les danses populaires, les musiques qui les accompagnent, les costumes, les instruments et autres accessoires utilisés''. Pour cela, elle préconise la création d'un musée dédié à cette expression artistique, ouvert aux chercheurs et au large public. Sur l'impact de ce festival sur la vie locale, Mme Hankour souligne que cette manifestation ''créé une dynamique certaine et offre l'opportunité aux habitants de la ville de voir des spectacles de qualité, de se distraire et découvrir des identités autre que la leur''. Elle souligne également que la danse n'est pas seulement synonyme de musique et de mouvements du corps, ''c'est également une ouverture sur les autres, un dialogue entre les cultures, un message de paix et de concorde et un acte pour la compréhension de l'Autre'', a-t-elle ajouté. Sur les perspectives de développement du festival, Mme Hankour a expliqué que tous les efforts sont axés ''pour renforcer la notoriété de la manifestation de Sidi Bel-Abbès à travers le monde''. Selon la même interlocutrice, des troupes étrangères rêvent de venir à Sidi Bel-Abbès pour participer au festival. ''Ceci nous pousse à aller toujours de l'avant'', a-t-elle ajouté. Par ailleurs, Mme Hankour a estimé qu'il est nécessaire ''de rentabiliser'' les budgets consentis par l'Etat pour organiser des manifestations. ''Nous inviterons des troupes qui peuvent nous apporter un +plus+ et enrichiront par leurs expériences les travaux et les recherches que nous voulons entreprendre sur ces expressions artistiques'', a-t-elle expliqué. ''Il faut allier tout ce qui a trait à la recherche, la préservation de nos arts populaires, de les inventorier, de les conserver et transmettre tout ce savoir-faire aux générations futures. C'est un travail de longue haleine mais un exaltant chalenge à relever '', a conclu Mme Hankour.